L. française reçue 6.  >
De François-Philippe Boullanger,
le 27 août 1654

À Amiens, ce 27e août 1657.

Monsieur, [a][1][2]

Sitôt arrivé en cette ville, le plus grand de mes désirs a été de vous témoigner par ce lignes les ressentiments d’obligations que je vous ai de l’honneur de votre amitié, que je cultiverai avec tous les soins imaginables comme étant la chose la plus précieuse que j’aie en ce monde ; pour à quoi parvenir, je vous demanderai la grâce que vous souffriez l’importunité de quelques-unes de mes lettres très mal digérées, qui ne tendront à autre fin qu’à ménager le bien et l’honneur de votre connaissance, que j’ai acquise pendant mon séjour de Paris. Et comme durant ce temps, j’ai reconnu que la plus forte de vos inclinations est celle qui tend à l’honneur de la profession, je me suis facilement persuadé que vous agréerez que je vous supplie très humblement par ces lignes de m’envoyer un extrait ou copie de votre décret, [1][3] étant pressé par M. du Moulin le jeune qui, [2][4] s’étant déjà présenté une autre fois à la Compagnie, [5] en mon absence, pour être agrégé (comme je vous ai dit) et ayant été remis à mon retour, m’est venu voir pour ce même sujet, comme syndic, pour être dirigé dans cette affaire ; et afin de nous conformer entièrement à votre dit décret, je vous conjure de m’en envoyer une copie, comme m’avez promis de la donner à M. Mouvignes, qui a aussi ordre de retirer notre sac de feu M. Merlet, doyen. [3][6] C’est ce que j’espère de votre courtoisie et qu’en outre, m’accorderez la qualité de,

Monsieur,

votre très humble et obéissant serviteur, Boullanger, syndic des médecins de la ville d’Amiens.


a.

Lettre autographe de François-Philippe Boullanger « À Monsieur/ Monsieur Patin conseiller et médecin/ professeur du roi, docteur régent/ en l’Université et Faculté de médecine de Paris,/ à Paris » : ms BIU Santé no 2007, fo 379 ro‑379 bis vo.

1.

Il pourrait s’agir du décret que la Faculté de médecine de Paris prononça le 4 décembre 1648 (v. note [17], lettre 336) contre les médecins de la Compagnie qui étaient entrés en collusion avec des charlatans (en l’occurrence, l’Orviétan).

En 1657 et 1658, Guy Patin épaula François-Philippe Boullanger, alors syndic du Collège des médecins d’Amiens, dans son refus d’y agréger François de Dourlens (v. note [21], lettre 458).

2.

Sans doute le fils de Jean du Moulin, médecin d’Amiens mort en 1668, dont il est question dans la lettre suivante de François-Philippe Boullanger (29 août 1654, note [2]) : son admission (agrégation) au Collège des médecins d’Amiens se heurtait à des difficultés, peut-être en relation avec l’accusation de charlatanisme qu’on portait contre son père, adepte de la chimie et inventeur d’une panacée qu’il appelait sirop de Mars.

3.

François-Philippe Boullanger, syndic du Collège des médecins d’Amiens, semblait ignorer que Jean Merlet (mort en 1663, v. note [39], lettre 101) était encore en vie. Il ne pouvait s’agir de Roland Merlet, fils de Jean, car il ne fut élu doyen qu’en 1656.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De François-Philippe Boullanger, le 27 août 1654

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(Consulté le 16/04/2024)

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