L. latine reçue 5.  >
De Samuel Sorbière,
le 15 octobre 1646

[BnF ms. latin 10352‑I, fo92 vo | LAT | IMG]

Samuel Sorbière à M. Guy Patin, très docte et célèbre médecin. [a][1][2]

Votre fort agréable lettre m’est arrivée tandis que j’étais empêtré dans plusieurs affaires de première importance : [BnF ms. latin 10352‑I, fo93 ro | LAT | IMG] rien de moins que me marier [3] et choisir un foyer pour nous loger. [1] Voilà qui est fait, et je prie ardemment Dieu de me bien diriger. Amsterdam [4] m’attirait pour sa grande étendue, l’opulence de ses marchands et le grand nombre d’amis que j’y compte ; mais j’ai élu Leyde, [5] surtout parce qu’en son assemblée de doctes esprits, pour employer les mots de Barlæus [6] parlant de Saumaise, [7] prælucet magnis artibus illa Pharos[2]

Ayant donc réglé mes affaires, jouir de votre correspondance me sera désormais fort agréable. Nos échanges de lettres se feront commodément par Le Petit, [8] le libraire, qui est gendre de la veuve Pelé : [3][9][10] il glissera dans le colis destiné à Elsevier [11] celles que vous daignerez m’écrire de temps en temps. J’avais demandé à notre professeur, M. de Wale, [12] de me rendre un service, mais pour n’y pas satisfaire, il m’a objecté non seulement la multitude des malades à qui il doit faire d’innombrables visites, mais aussi le soin qu’il veut mettre à préparer lui-même les remèdes fort particuliers qu’il leur administre. [4] J’ai salué de votre part Bartholin, [13] qui va rentrer dans son pays. Une lettre de M. Saumaise retarde la parution de son traité de Latere Christi ; l’ouvrage complet comptera 35 feuilles[5] Je ne sais si vous avez vu le Spiegel [14] de Blaeu, [15] c’est une édition absolument royale. [6] Johannes de Laet [16] prépare une Historia naturalis Brasiliæ[17] à partir des observations d’habiles hommes [18] qui ont sillonné ces rivages du Nouveau Monde pendant huit ans, sous les auspices du comte Maurice. [7][19] Adolf Vorst [20] nous fait espérer ses commentaires sur Théophraste de Plantis[8][21] Dieu veuille que M. Saumaise ait publié son Dioscoride[22] ou son volume de notes sur Pline, [23] qui est tout prêt pour l’imprimerie ; issus de sa plume, ils seraient beaucoup plus utiles au genre humain, que ses controverses religieuses ; [9] sed diversos diversa juvant ! [10][24] Les Fundamenta Physices de Regius [25] [BnF ms. latin 10352‑I, fo93 vo | LAT | IMG] ont paru : tout cartésiens, [26] ils ne sont guère dignes d’en baver d’envie. [11] Je m’occupe d’éditer le de Cive de Hobbes, [27] cet homme incomparable dont j’attends avec avidité les Elementa Philosophiæ complets. Je le presse de me les faire parvenir, mais je crains qu’il ne soit déjà employé à la cour du prince de Galles [28] et que sa charge ne lui laisse plus le temps de jouir de ses loisirs. Si vous ne le connaissez pas, ne soyez pas fâché, je vous prie, que je vous le présente : il est l’égal des Anciens, et je ne vois qu’un seul personnage à qui le comparer, le grand Gassendi, [29] αριστον τε φυσεως και κοσμου ερμηνευων. [12] Ce que vous m’annoncez sur l’ouvrage de Caspar Hofmann [30] fait copieusement saliver ; si vous me l’envoyez, je vous en rembourserai volontiers le prix. Si vous y ajoutiez les portraits de Naudé [31] et de M. Moreau, [32] qui manquent à ma pinacothèque, votre bienfait n’en serait que plus estimé. Je vous enverrai des thèses si j’en trouve, bien qu’elles ne soient pas fort nombreuses ni de bien grande valeur, car les étudiants travaillent seuls à les concevoir. [33] Vale, très éminent Monsieur, et aimez-moi, qui vous suis entièrement dévoué. Je voudrais que, dans vos lettres, vous adressiez toutes mes salutations au très sage et savant Spon. [13][34]

À Leyde, le 15e d’octobre 1646.


a.

Copie manuscrite d’une lettre que Samuel Sorbière a écrite à Guy Patin, BnF ms latin 10352‑I, fos 92 vo‑93 vo.

Notre édition doit cette lettre à l’extrême obligeance et au talent archivistique de Gianluca Mori, professeur d’histoire de la philosophie à l’Université du Piémont oriental (Vicence), qui a très aimablement attiré mon attention sur ce recueil manuscrit de la BnF.

1.

V. note [41], lettre 240, pour Judith Renaud, épouse de Samuel Sorbière. Le ménage s’était installé à Leyde (v. note [22], lettre 98).

2.

Samuel Sorbière citait le vers de Casparus Barlæus {a} dans son poème intitulé In effigiem Clariss. viri Claudii Salmasii [Sur le portrait du très distingué M. Claude Saumaise], {b} imprimé (entre autres) dans sa Poematum Pars ii, elegiarum et miscellaneorum carminum [Seconde partie des Poésies, élégies et poèmes variés], pages 524‑525 : {c}

Gallia quo nuper, jam sidere Leida superbit.
Prælucet magnis artibus ista Pharos. {d}
Hæc sunt perspecti, Lector, compendia mundi.
Fronte sub hac Pallas prodigiosa latet.
Partimur doctrinam alii, hîc se tota recondit.
Immensosque habitat mens spaciosa lares.
Scribite scriptores : cui pagina scripta Solini est,
Iudice me, scripti circulus orbis erit
.

[Leyde s’enorgueillit déjà de l’étoile qui lui vint naguère de France. Ce Phare luit sur les nobles arts. {d} Se contemple ici, lecteur, le monde en abrégé.
Sous ce front se cache une prodigieuse Pallas. Nous distinguons deux parties à la doctrine, {e} mais elle est ici tout entière réunie. Un vaste esprit réside en cette immense demeure. Écrivains, écrivez-le donc : à mon avis, Solin a rédigé son livre {f} pour celui qui englobe le monde écrit]. {g}


  1. Caspar van Baerle, v. note [71], lettre 150.

  2. V. note [11], lettre 51.

  3. Amsterdam, Ioannes Blaeu, 1646, in‑12 de 576 pages.

  4. J’ai mis en exergue le vers cité par Sorbière, qui y a simplement remplacé ista [celle-ci] par illa [celle-là]. Saumaise enseignait à Leyde depuis 1631.

    Pharos est le phare d’Alexandrie qui éclaire le monde savant (v. note [9], lettre 453).

  5. V. note [13], lettre 6, pour Pallas, la déesse grecque (Minerve des Latins) qui régissait les sciences et les arts (les deux parties de la doctrine).

  6. V. note [6], lettre 52, pour les savants Plinianæ exeritationes [Essais pliniens] (Paris, 1629), commentaires du Polyhistor de Solin qui ont établi la haute réputation littéraire et scientifique de Saumaise.

  7. Ma traduction des deux derniers vers est sûrement contestable.

3.

Sic pour Camusat : Marguerite Vallée, veuve de l’imprimeur parisien Guillaume Pelé, a bien exercé à Paris de 1641 à 1646, mais n’avait pas de gendre répondant au nom de Petit ; Samuel Sorbière voulait parler de Pierre Le Petit, gendre et associé de Denise Camusat, veuve du libraire-imprimeur Jean Camusat (v. note [14], lettre 155).

Dans sa lettre du 1er décembre 1646, Guy Patin a corrigé la méprise de Sorbière (v. sa note [3]).

4.

Ma traduction de cette phrase est une interprétation de la transcription qu’en a donnée le copiste du manuscrit, car elle défie la grammaire latine de bout en bout :

D. Professorem Vallæum officij monui, cui ne satisfecerit obstat ægrorum turba cum non invisendos tantum habeat innumeros, sed ipsâ quâ est diligentiâ selectiora quædam remedia paret et exhibeat.

Je ne suis pas parvenu à lui donner sens sans la reconstruire entièrement, pour la transformer en :

D. Vallæum, Professorem, officium postulaveram, cui ne satisfecerit obstabant non tantum ægrorum turba, cum invisendos innumeros habet, sed etiam diligentia a se ipse requisita ad selectiora quædam remedia parenda et exhibenda.

Samuel Sorbière justifiait son incapacité à approcher Jan de Wale, professeur de médecine à Leyde, pour lui transmettre la requête que Guy Patin lui avait communiquée à la fin de sa lettre du 20 juillet 1646 (v. sa note [11]).

5.

Thomæ Bartholini Casp. F. de Latere Christi aperto Dissertatio. Accedunt Cl. Samasii, et aliorum, de Cruce Epistolæ.

[Dissertation de Thomas Bartholin, fils de Caspar i, {a} sur la plaie qui a été percée dans le flanc du Christ. Avec les Lettres de Claude Saumaise {b} et d’autres sur la Croix]. {c}


  1. Thomas Bartholin a correspondu avec Guy Patin.

  2. V. note [11], lettre 51, pour Claude i Saumaise.

  3. Leyde, Joannes Maire, 1646, in‑8o de 39 feuilles (624 pages) ; épître dédicatoire à Olaüs Wormius (v. note [6], lettre latine 11), datée de Paris le 5 décembre 1640.

L’étude anatomique, pathologique et théologique de Bartholin porte en particulier sur le coup de lance qu’un centurion donna dans le flanc du Christ en croix, et sur la crucifixion en général. Rangée par ordre chronologique, la correspondance qu’il a échangée avec plusieurs éminents auteurs sur la Passion de Jésus compose les deux tiers de l’ouvrage (pages 213‑624). Saumaise a écrit les quatre plus longues de ces lettres (pages 217‑224, 225‑342, 359‑528, 579‑624) ; la dernière, datée de Leyde, le 29 novembre 1646, est intitulée Cl. Salmasii de Hyssopo et Cruce tertia epistola ad Th. Bartholinum Medicum [Troisième (sic pour quatrième) lettre de Cl. Saumaise à Th. Bartholin, médecin, sur l’Hysope et la Croix], et commence ainsi :

Heri allatus est ad me, præstantissime Bartholine, per fratrem, lectissimum adolescentem, dissertatio de latere Christi aperto, cum variorum Epistolis de cruce, et de Hyssopo Evangelistæ Iohannis. Pro quo munere grates ago tibi summas, nec minores debeo pro eo quod principibus permixtum Achivis ibi me quoque agnosci visique volueris. Accepto libro statim libuit inspicere ecquid lucis illi quos postremos consulueras super eodem argumento, huic quæstioni explicandæ attulissent. Mea etiam tanquam aliena obiter percurrere visum est, et cum aliorum dictatis conferre, ut viderem, utrum ego corrigendus ex illis essem an illi ex me, vel an in eadem mecum sententiam, ut sæpe fit, incidissent. Eo certe animo ad eorum scripta legenda accessi, ut a mea opinione facile me dimoveri sinerem si quod ego reperire frustra tentassem, ab illis sollerter et acute excogitatum offenderem. Ut enim singuli dies abeuntes aliquid subinde de nostris corporibus carpunt et auferunt, quædam etiam addunt, boni malive, senilia minuendo, iuvenilia augendo, ita idem quoque tempus ingenia nostra recedens accedensque aliter afficit, ac dum curis secundis dat locum, sæpe in melius, aliquando et in peius eas mutat. Felices illi quorum posteriores φροντιδας etiam contigit esse sapientiores. Sic veris concedere paratus, cœpi evolvere quæ vir doctissimus, ultimus eorum quos per Epistolam interrogaveras, ad tua de Hyssopo Iohannis quæsita responderat.

[Très éminent Bartholin, votre frère, qui est un jeune homme fort appliqué à l’étude, {a} m’a hier apporté votre Dissertatio de Latere Christi aperto, avec les lettres de divers auteurs sur la Croix et l’Hysope de Jean l’Évangéliste. {b} Acceptez mille remerciements pour ce présent, et je ne vous en dois pas moins pour m’y avoir mêlé aux plus éminents Grecs, {c} et avoir voulu me compter en bonne place parmi eux. Dès que votre livre m’est arrivé dans les mains, j’ai pris plaisir à contempler la lumière que les derniers que vous aviez consultés à son sujet ont projetée sur l’explication de cette question. {d} J’ai même veillé à parcourir superficiellement leurs interprétations, ainsi que la mienne, en les confrontant aux traités d’autres auteurs, pour voir si je devais corriger la mienne d’après la leur, s’ils devaient faire l’inverse, ou s’ils étaient parvenus au même avis que moi, comme il arrive souvent. C’est dans cet esprit que je me suis attaché à lire ce qu’ils ont écrit, pour me donner la liberté de changer volontiers d’opinion si je les offusque en ayant la vanité de tenir pour ma propre trouvaille ce qu’ils ont astucieusement et intelligemment découvert. De même, en effet, que les jours qui passent arrachent et ôtent sans cesse quelque partie de nos corps, et y ajoutent aussi quelqu’une, bonne ou mauvaise, pour affaiblir les vieux et fortifier les jeunes, de même, le temps affecte diversement nos esprits en retranchant et en additionnant ; et quand il donne la possibilité de revenir sur nos premières pensées, il les rend meilleures, mais parfois pires. Heureux ceux à qui il est même arrivé d’être plus sages en leurs secondes réflexions. Ainsi disposé à céder le pas à la vérité, j’ai entrepris de critiquer ce qu’un très savant homme, le dernier que vous aviez interrogé par lettre, a répondu à vos interrogations sur l’Hysope de Jean]. {e}


  1. Jacobus Caspar Bartholin, frère aîné de Thomas (v. note [8], lettre 357).

  2. Jean (19:28‑30) :

    « Après cela, Jésus sachant que tout était désormais achevé, afin que l’Écriture fût accomplie, dit : “ J’ai soif. ” Il y avait un récipient plein de vin aigre ; alors, ayant fixé une éponge pleine de vin aigre à une branche d’hysope, {i} ils l’approchèrent de sa bouche. Alors, lorsque Jésus eut pris le vin aigre, il dit : “ C’est achevé ” ; et inclinant la tête, il remit l’esprit. »

    1. Arbrisseau aromatique du Proche-Orient, v. note [44] du Traité de la Conservation de santé, chapitre ii.
  3. Métonymie désignant les savants signataires des lettres qui suivent et commentent la Dissertatio de Thomas Bartholin.

  4. La troisième lettre de Saumaise est suivie des correspondances de Bartholin avec Jan van Beverwijk, Adolf Vorst et Hieronymus Bardi (1603-1667, théologien, philosophe et médecin italien).

  5. Saumaise n’était pas satisfait par la réponse (exégétique et botanique) que Vorst avait écrite (de Leyde, le 4 novembre 1646, pages 545‑552) à Bartholin sur l’hysope présentée au Christ agonisant (que l’Évangile de Jean est le seul des quatre à avoir mentionné). La dernière et tardive réaction de Saumaise expliquait le retard dans la parution de la Dissertatio de Bartholin.

6.

V. note [5], lettre 115, pour Adriaan van de Spiegel (Spigelius) et ses Opera omnia [Œuvres complètes], éditées par Johannes Antonides vander Linden et imprimées par Jan Blaeu (Blavius, v. note [13], lettre 428), Amsterdam, 1645.

7.

V. notes :

8.

V. note [7], lettre 115, pour les dix livres de Théophraste d’Érèse sur « les Plantes ». Les commentaires qu’Adolf Vorst en préparait n’ont pas été imprimés, en dépit des efforts de Guy Patin, car Vorst les avait établis à partir des annotations de Caspar Hofmann (v. note [1], lettre d’Eberhard Vorst, datée du 7 février 1664).

9.

Le latin du transcripteur est à nouveau fautif et intraduisible sans remplacer magis e se forent illa fortasse generis humani, par magis e se forent illa prodessse generi humano.

Pour les commentaires botaniques de Claude i Saumaise, v. notes :

10.

Fragment d’un célèbre vers latin de Cornelius Gallus, {a} auquel on attribue un livre d’Élégies. Une édition en était alors disponible sous le titre prudent d’Opera Catulli, Tibulli, Propertii, et Corn. Galli, sive Maximiani potius… [Œuvres de Catulle, Tibulle, Properce et Cornelius Gallus, ou plutôt de Maximianus…], {b} par Orazio Toscanella, {c} qui a dressé un commode et surprenant index où figurent tous les mots employés, avec un renvoi au vers où chacun apparaît. Ces quatre mots appartiennent au Cn. Cornelii Galli vel potius Maximiani Elegiarum libellus i. [Premier petit livre des Élégies de Cn. Cornelius Gallus, ou plutôt de Maximianus] (page 314, vers 23‑24) :

Diversos diversa juvant, non omnibus annis
Omnia conveniunt : res prius apta, nocet
.

[Diverses choses plaisent à diverses gens, toutes ne conviennent pas à tous les âges : celle qui agrée un jour nuira plus tard].


  1. V. note [37] du Patiniana I‑2.

  2. Hanau, Cl. Marnius et les héritiers de Jo. Aubrius, 1608, in‑12 en deux parties de 342 (poèmes) et 191 pages (index).

  3. Bologne 1510-Venise 1580.

11.

V. note [8], lettre de Samuel Sorbière, datée du 27 mai 1646, pour les « Fondements de Physique [ou Histoire naturelle] de Henricus Regius (Amsterdam, 1646).

12.

« le meilleur interprète de la nature et du monde. »

Ma transcription du mot erméneuôn, « interprètes », est hypothétique : c’est une interprétation, aidée par le contexte, des ligatures grecques passablement difficiles à déchiffrer à cet endroit du manuscrit.

V. note [1], lettre 267, pour Thomas Hobbes et son traité de Cive [du Citoyen] (Paris, 1642), Elementorum Philosophiæ sectio tertia [Troisième section des Éléments de philosophie], ouvrage dont les deux autres sections, de Corpore [du Corps] et de Homine [de l’Homme], furent publiées en 1655 et 1658. Hobbes avait pris le parti du roi Charles ier dans les guerres civiles anglaises. Son fils Charles, prince de Galles, futur roi Charles ii, alors âgé de 16 ans, était sur le point de s’exiler en France où Hobbes devait devenir son précepteur en mathématiques. Samuel Sorbière correspondait assidûment avec Hobbes, et l’assistait dans la divulgation de ses écrits : il préparait les Éléments philosophiques du bon Citoyen (Amsterdam, 1649, et Paris, 1651), traduction française du de Cive.

Sorbière a aussi traduit en français les Œuvres philosophiques et politiques de Thomas Hobbes, dont Gallica met en ligne les deux tomes in‑8o réédités à Neuchâtel en 1787.

Pierre Gassendi était ami de Hobbes, l’un des adversaires de René Descartes, qu’il considérait comme un excellent géomètre, mais piètre philosophe. La postérité a élevé Descartes au pinacle, mais donné une moindre importance à Hobbes et Gassendi.

13.

V. note [7], lettre latine 476, pour l’éloge de Guy Patin sur les les deux livres de Caspar Hofmann de Medicamentis officinalibus [sur les Médicaments officinaux] qu’il venait lui-même d’éditer (Paris, 1646).

Guy Patin a répondu à cette lettre le 1er décembre 1646.

t.

BnF ms latin 10352‑I, fo 93 ro

ducenda enim uxore et de eligenda laribus meis sede
agebatur ; quod utrumque tandem præstiti, et ut mihi
bene vertat Deum animitus rogo. Amstelodamum
trahebat me urbis amplitudo, mercatorum opulentia,
amici præterea complures. At me Leydam tamen
allexit cœtus ille doctorum hominum, et imprimis
quæ prælucet magnis artibus illa Pharos, ut verbis
Barlæi Salmasium designem. Jam igitur compositis
rebus nostris mihi pergratum erit tecum frui literarum
commercio, quod commodè fiet per Bibliopolam
Petitum viduæ Pelæi generum, qui conijciet in
fasciculum Elzevirij quas ad me perscribere
aliquando dignaberis. D. Professorem Vallæum
officij monui, cui ne satisfecerit obstat ægrorum
turba cum non invisendos tantum habeat innumeros,
sed ipsâ quâ est diligentiâ selectiora quædam remedia
paret et exhibeat. Bartholinum discedentem in
patriam tuo nomine salutavi. Ejus tractatum
de Latere Christi tardat Epistola D. Salmasij.
Constabit utriusque Opus 35. fol. Spigelium
Blavij nescio an videris ; Regia planè est editio.
Historiam Naturalem Americæ
sic pour Brasiliæ > parat Josephus sic pour Johannes >
Latius ex observationibus solertium virorum,
qui cum Mauritio Comite per octennium oras illas
novi Orbis peragrarunt. Spem nobi facit D.
Adolphus Vorstius animadversionum suarum
in Theophrastum de Plantis. Utinam D. Salmasius
Dioscoridem suum emisseret, vel quod habet paratum
editioni volumen Notarum ad Plinium magis
è se forent illa fortasse generis humani, quàm
quæ circa Religionem controvertitur. Sed diversos
diversa juvant ! Regii fundamenta Physices

u.

BnF ms latin 10352‑I, fo 93 vo

prodiere, quæ Cartesiana sunt, neque tanto digna hiatu.
Hobbium de Cive edi curo, cujus incomparabilis viri Elementa
totius Philosophiæ avidè expecto, et ut ad me transmittat
urgeo. Vereor jam Aulæ implicitus et Principi Walliæ
admotus minus otij operi perpotiendo habeat. Nisi hominem
nôris, quæso ne pigeat te adire. Vir est veteribus par, et
cui unicum video conferendum
αριστον τε φυσεως και κοσμου
ερμηνευων magnum illum Gassendum. Quæ de opere
Hofmanni prædicas salivam impensè movent, ut si mittas
libenter pretium refundam, cui si adderes Icones Naudæi
et D. Morelli quibus caret Pinacotheca nostra beneficio
tuo cumulus ingens accederet. Theses si nanciscar
mittam, quamvis et paucæ numero, nec tanti sint, quibus
scilicet compingendis studiosi soli laborant. Vale Vir
præestantissime et me tui observantissimum ama.
Doctissimo sapientissimóque Sponio velim salutem
plurimam in Epistolis tuis significes. Lugdunum Batavorum
Eid. Octob. 1646.

s.

BnF ms latin 10352‑I, fo 92 vo

Doctissimo Viro D. Guidoni Patino
Medico celeberrimo Samuel Sorbierus.

Mihi delatæ sunt Epistolæ tuæ jucundissimæ quo tempori[bus]
varijs, gravissimisque negotijs implicitus eram, de


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Samuel Sorbière, le 15 octobre 1646

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9092

(Consulté le 19/04/2024)

Licence Creative Commons "Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.