À Claude II Belin, le 12 janvier 1632

Note [9]

Iacobi Sylvii Ambiani, medici et professoris regii Parisiensis, Opera medica, iam demum in sex partes digesta, castigata et indicibus necessariis instructa. Adiuncta est eiusdem vita et icon, opera et studio Renati Moræi, doctoris medici Parisiensis.

[Œuvres médicales de Jacques Sylvius natif d’Amiens, médecin de Paris et professeur royal, réunies pour la première fois en six parties, corrigées et munies des index nécessaires. S’y ajoutent sa vie et son portrait ; par les soins et l’étude de René Moreau, {a} docteur en médecine de la Faculté de Paris]. {b}


  1. V. note [28], lettre 6.

  2. Genève, Iacobus Chouët, 1634, in‑fo ; première parution en 1630, rééditées en 1635.

    René Moreau les a tirées de sa bibliothèque et dédiées à M. Charles i Bouvard (v. note [15], lettre 17), Archiatrorum Comiti dignissimo [très honoré comte des archiatres], en date du 1er septembre 1629. Moreau y a ajouté la Vita Iacobi Sylvii [Vie de Jacques Sylvius], suivie de nombreux éloges et de son portrait, accompagé de ces vers :

    Ad Pictorem
    Exprime narrantem facunda voce Galenum,
    Tractantemque manu corpora ; pictus erit.
    Ren. Moreau fecit
    .

    [Au peintre
    Représente Galien devisant éloquemment et traitant les corps de sa main, et tu auras dépeint Sylvius.
    Ren. Moreau l’a écrit].


Sylvius, nom latinisé de Jacques Dubois (Louville, près d’Amiens, 1478-Paris 1555), se consacra à la médecine après avoir étudié les langues anciennes. Il étudia d’abord à Paris où il se mit à enseigner avec succès sans même avoir reçu le diplôme de docteur, qu’il n’obtint qu’à l’âge de 51 ans, à Montpellier. Revenu aussitôt à Paris, on l’obligea à se faire recevoir bachelier (en 1530) afin de pouvoir reprendre son enseignement. En 1535, il professait la médecine avec le plus grand succès au Collège de Tréguier, démontrant l’anatomie, la préparation des remèdes et la botanique. En 1550, Sylvius fut nommé professeur au Collège royal, en remplacement de Guido Guidi (Vidus Vidius, v. note [12], lettre latine 194). Il fut le premier qui substitua en France les cadavres humains aux cochons, dont jusque-là on s’était servi pour les démonstrations anatomiques. Il fut le maître de Vésale (v. note [18], lettre 153), mais prit ombrage de l’immense talent de son élève. Sylvius donnait malheureusement plus de crédit à l’autorité de Galien qu’à ce qu’il voyait en disséquant ; au point qu’ayant fait plusieurs découvertes, il les considéra comme des anomalies de structure, ou bien il les attribua à la dégénération de l’espèce humaine (S. in Panckoucke et Triaire). L’aqueduc qui relie le 3e au 4e ventricule du cerveau a conservé le nom de Sylvius.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 12 janvier 1632, note 9.

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(Consulté le 19/04/2024)

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