À Charles Spon, le 24 décembre 1643

Note [8]

hectique (ou étique en suivant la prononciation populaire) : « épithète qui se donne à une sorte de fièvre qui est presque incurable, qui ne réside point dans les esprits et les humeurs comme les fièvres ordinaires, mais dans les parties solides, et qui consume le corps et le mine petit à petit. Ce mot vient du grec hectikos, qui vient d’hexis qui signifie ce que les Latins entendent par habitus corporis, la constitution du corps. La fièvre hectique attaque toute l’habitude du corps, la masse du sang » (Furetière). Marastique (v. note [27], lettre 446) est synonyme d’hectique.

L’état hectique s’apparente à la phtisie (consomption, cachexie ou tabès ; v. notes [9], lettre 93 et [6], lettre 463), c’est-à-dire à toutes les sortes de dépérissement qui accompagnent les stades terminaux des cancers ou des infections chroniques (tuberculose en particulier). L’adjectif est ici substantivé pour désigner le malade hectique. On ne dit plus aujourd’hui « un hectique », mais « un cachectique » (même étymologie avec aggravation par kakos, mauvais).

V. notes [17], lettre 95, pour Samuel Petit et [26], lettre 104, pour la définition que Fernel a donnée de la fièvre hectique.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 décembre 1643, note 8.

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(Consulté le 29/03/2024)

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