À Charles Spon, le 22 août 1645

Note [8]

« Si on démontre que les anciens docteurs de l’Église ont dit que le Christ a aussi reconnu l’adoption des enfants, ni eux-mêmes, ni l’Église tout entière, qui a eu de tels docteurs, ne devraient être jugés hérétiques. En vérité, le Christ a été jugé digne de subir le sacrement d’adoption, et quand il a été circoncis, et quand il a été baptisé ; et l’adoption peut être dénommée le sacrement d’adoption ; {a} tout comme nous disons que son corps et son sang sont le sacrement de son corps et de son sang, qui est dans le pain et le vin consacrés, non pas parce que son corps est proprement du pain, et son sang du vin, mais parce qu’ils contiennent en eux le mystère de son corps et de son sang. {b} Et c’est pourquoi le Seigneur a lui-même appelé son corps et son sang le pain bénit et le calice qu’il a remis aux disciples, etc. Facundus de Sirmond, page 404. » {c}


  1. « Adoption » est ici à prendre dans son sens surnaturel de grâce spéciale par laquelle, dans le baptême, les chrétiens deviennent enfants de Dieu et héritiers du royaume du Ciel d’où le péché d’Adam les avait exclus.

  2. V. note [5], lettre 652, pour la transsubstantiation et les querelles dogmatiques qu’elle engendrait alors.

  3. Guy Patin transcrivait mot pour mot un passage (livre ix, pages 404‑405) des :

    Facundi episcopi Hermianensis provinciæ Africanæ pro defensione trium capitulorum concilii Calchedonensis libri xii, ad Iustinianum Imperatorem. Iac. sirmondi Soc. Iesu Presbyteri cura et studio nunc primum in lucem editi, notisque illustrati.

    [Douze livres de Facundus, évêque d’Hermiane, {i} province d’Afrique, pour la défense des Trois Chapitres du concile de Chalcédoine, {ii} contre l’empereur Justinien. {iii} Publiés pour la première fois par les soins et l’étude, et éclairés par les notes de Jacques Sirmond, {iv} prêtre de la Compagnie de Jésus]. {v}

    1. Facundus, évêque d’Hermiane (Tunisie) au vie s.

    2. Sur la rive orientale du Bosphore, en face de Constantinople, où le concile éponyme se tint en 451.

    3. Sans lien direct avec la transsubstantiation, le nestorianisme, alors naissant, conçu par Nestorius, évêque de Constantinople, énonce que deux natures (hypostases) coexistent dans la personne du Christ, l’une divine et l’autre humaine : Marie est la mère de Jésus, mais non celle de Dieu.

      Justinien, empereur d’Orient (v. note [22], lettre 224), s’opposa aux dogmes nestoriens par l’édit des Trois Chapitres, dérivés du concile de Chalcédoine.

    4. V. note [7], lettre 37.

    5. Paris, Sébastien Cramoisy, 1629, in‑8o de 582 pages.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 22 août 1645, note 8.

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(Consulté le 19/04/2024)

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