À Charles Spon, le 24 octobre 1645

Note [10]

De 1642 à 1645, la querelle entre Hugo Grotius et le théologien protestant André Rivet (v. note [25], lettre 79) avait donné lieu à la publication de plusieurs livres qui se répondaient les uns aux autres. Elle portait sur la réconciliation des chrétiens et sur l’autorité pontificale. Grotius « s’engagea dans une dispute désagréable pour avoir voulu porter les controverses à un accommodement. Un théologien de Leyde [André Rivet], français de nation, l’entreprit sur cette affaire et n’oublia rien de tout ce qui le pouvait rendre suspect aux protestants et irriter la Couronne de Suède. On vit là un exemple de la maxime que l’esprit est la dupe du cœur. Grotius, ayant souhaité la réunion des chrétiens, jugea qu’elle était possible : son désir l’empêcha de voir les obstacles invincibles que l’entêtement de quelques particuliers formerait facilement, quand même il n’y en aurait pas dans les causes de la division » (Bayle).

Un des derniers éclats de cette dispute a résumé les précédents :

Andr. Riveti Pictavi, S. Theologiæ Doctoris et Profess. in Academia Batava, Catholicus Orthodoxus oppositus Catholico Papistæ. In quatuor Partes seu Tractatus distinctus : in quibus continetur Summa Controversiarum de Religione, quæ inter Orthodoxos et Pontifiicos agitantur. Institituiturque examen accuratum, et refutatio omnium et singulorum quæ ad causæ Pontificiæ subsidium adduxit Guilielmus Bailius Iesuita, in Epitome, seu Catechismus Controversiarum, jussu Archiepiscopi Burdigalensis in Aquitania evulgato. Acccesserunt huic Editioni, Iesuita Vapulans, conra Sylvestrum Petra Santa, et Opuscula Adversaria Hugonis Grotii, et Andreæ Roveti, de Syncretismo inter Orthodoxos et Pontificios. Editio nova ab autore postremum recensita, emendata, et multis in locis aucta…

[Le Catholique orthodoxe d’Andr. Rivet, Poitevin, docteur et professeur de théologie sacrée en l’Université hollandaise, opposé au catholique papiste. Divisé en quatre parties ou traités, contenant le résumé des controverses sur la religion qui font rage entre orthodoxes et pontificaux. Sont aussi présentés un examen soigneux et une réfutation de tous et chacun des arguments que le jésuite Guilielmus Bailius a procurés pour soutenir la cause pontificale dans son Abrégé ou Catéchisme des controverses, {a} publié sur l’ordre de l’archevêque de Bordeaux, en Aquitaine. On a ajouté à cette édition le Iesuita Vapulans, contre Sylvestro Petrasancta, {b} et les Opuscules contradictoires de Hugo Grotius et d’André Rivet sur la fusion des orthodoxes et des papistes. Nouvelle édition que l’auteur a dernièrement revue, corrigée et augmentée en maints endroits. Tome second, avec les index nécessaire]. {c}


  1. Sommaire et Abrégé des Controverses de notre temps touchant la Religion : auquel la vraie et fausse doctrine se pourront discerner, pour la confrontation des deux écrits contraires : l’un, le Catéchisme des Controverses qu’a dressé et publié en Poitou, par le commandement de l’archevêque de Bordeaux, {i} Guillaume Baile Jésuite ; {ii} l’autre, l’Examen et Réponse que lui a opposés de point en point André Rivet, de Saint-Maixent en Poitou, pasteur de l’Église de Thouars. Deuxième édition, revue par l’auteur et augmentée de dix-huit sections ou réponses aux nouvelles questions du jésuite. À la fin est ajouté l’Antiprodrome opposé à l’Avant-coureur jésuitique. Avec deux Inidices des matières : selon la suite des sections, et par ordre alphabétique. {iii}

    1. Le cardinal de Sourdis, v. note [27] du Borboniana 2 manuscrit.

    2. Guillaume Baile (Guilielmus Bailius, 1557-1620) : Catéchisme et Abrégé des Controverses de notre temps, touchant la religion. Par G.B. Augmenté de nouveau. L’Église de Dieu vivant est la colonne et l’appui de la vérité. i. à Timoth. 3. (Bordeaux, S. Millanges, 1608, in‑12 de 332 pages), dédié au cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux et primat d’Aquitaine.

    3. Genève, Alexandre pernet, 1609, in‑8o de 884 pages.
  2. Le « Jésuite bastonné », est une attaque de Rivet contre les Notæ [Notes] (Anvers, 1634) de Sylvestro Petrasancta sur la lettre de Pierre Du Moulin à Jean-Louis Guez de Balzac (v. notule {b}, note [29], lettre 29). Il avait été publié séparément à Leyde, Franciscus Hegerus, 1635, in‑8o de 576 pages.

  3. Genève, Jacques Chouët, 1644, in‑fo : tome premier (476 pages) ; tome second (326 pages).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 octobre 1645, note 10.

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(Consulté le 29/03/2024)

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