À Charles Spon, le 8 mai 1648

Note [9]

« qu’il avait pourtant eu comme maîtresse ».

Putain : « femme publique et prostituée, qui a fait banqueroute à l’honneur. La haine qu’on a contre ce nom l’a décrédité chez les honnêtes gens et il n’est plus en usage que chez le peuple, quand il veut dire une injure atroce. Ce mot vient de puta italien, qui veut dire petite fille ; aussi disait-on autrefois pute, comme on voit dans ce quatrain fameux de Jean de Mehun (Le Roman de la rose) : “ Toutes êtes, serez, ou fûtes/ De fait, ou de volonté putes :/ Et qui très bien vous chercherait,/ Putes toutes vous trouverait ” ; et il a été un temps qu’il n’était point odieux, non plus que celui de garce. On a dit aussi putus, pour dire un petit garçon, et en italien puto et puta, pour dire un petit garçon ou petite fille, comme témoigne Scaliger » (Furetière).

Gazette, ordinaire, no 51 du 4 avril 1648 (page 448) :

« De Paris, le 4 avril 1648. […] Je n’aurais pas sali ce papier de l’atrocité d’un meurtre et vol commis dans le palais d’Orléans la veille de Noël dernier par deux scélérats et la femme de l’un d’eux, dont les noms sont indignes de la mémoire des hommes, n’était qu’ayant été rompus vifs et la femme pendue dans la rue de Tournon le 27 du passé, cette punition doit être exemplaire par tout le monde. »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mai 1648, note 9.

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(Consulté le 25/04/2024)

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