À Charles Spon, le 18 juin 1649
Note [21]
Jésuates : « nom d’une sorte de religieux, qu’on appelait autrement clercs apostoliques ou jésuates de saint Jérôme. Le fondateur des jésuates est Jean Colombin [Giovanni Colombini]. Urbain v approuva cet institut en 1367 à Viterbe et donna lui-même à ceux qui étaient présents l’habit qu’ils devaient porter. Ils suivaient la règle de saint Augustin et Paul v les mit au nombre des ordres mendiants. Le nom de jésuates leur fut donné parce que leurs premiers fondateurs avaient toujours le nom de Jésus à la bouche. Ils y ajoutèrent celui de saint Jérôme parce qu’ils le prirent pour leur protecteur [jésuates de saint Jérôme].
Pendant plus de deux siècles les jésuates n’ont été que frères lais, Paul v leur permit en 1606 de recevoir les ordres. Ils s’occupaient dans la plupart de leurs maisons à la pharmacie ; d’autres faisaient le métier de distillateurs et vendaient de l’eau-de-vie, ce qui les fit appeler en quelques endroits pères de l’eau-de-vie. Comme ils étaient assez riches dans l’État de Venise, la République demanda leur suppression à Clément ix pour employer leurs biens aux frais de la guerre de Candie, ce que le pape accorda en 1668 » (L’Encyclopédie). On ne comprend donc pas pourquoi Guy Patin parlait en 1649 de leur abolition « longtemps auparavant [avant les humiliés, en 1571] ».