À Charles Spon, le 10 avril 1650

Note [25]

Le marc d’or « est un droit qu’on lève sur tous les offices de France à chaque changement de titulaire. Il a été établi par Henri iii [1574-1589] au lieu d’un droit qu’on prenait pour la prestation de serment. On taxait certains offices à un marc d’or en espèce, et quelques autres à proportion ; ce qui a été depuis évalué en argent » (Furetière).

Le marc était une unité de poids correspondant à 8 onces (un peu moins de 250 grammes) ; « le marc d’or en monnaie à 24 carats a été estimé suivant la dernière évaluation de la Cour des monnaies, à 423 livres 10 sols 10 deniers 20/22e, et le marc d’argent à 27 liv. 13 sol. 12/23e. » (ibid.).

L’impôt du marc d’or était alors spécifiquement dédié à couvrir les dépenses et pensions de l’Ordre du Saint-Esprit (v. note [17], lettre 63) ; Journal de la Fronde (volume i, fo 196 vo, avril 1650) :

« Le 5 du courant, Messieurs les chevaliers et officiers de l’Ordre du roi furent au palais d’Orléans et se plaignirent à Son Altesse Royale de ce que M. d’Émery a détourné les fonds du marc d’or sur lequel leurs pensions sont assignées de mille écus par an pour chacun des chevaliers, et plus pour les officiers ; à quoi Sadite Altesse leur fit réponse qu’il fallait attendre le retour du roi pour y donner ordre et qu’après cela, elle se mettrait à leur tête afin de leur faire obtenir la satisfaction qu’ils demandent. »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 10 avril 1650, note 25.

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(Consulté le 29/03/2024)

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