À Charles Spon, le 6 décembre 1650

Note [13]

« Dans la même épître [dédicatoire] » (v. supra note [12]), louant la prévention de Feynes à l’encontre la polypharmacie, Charles Spon recopie (5e page) un passage du livre :

Plures (inquit) remediorum compositiones adscripsimus, quo maior habeatur remediorum supellex, faciliusque sibi quisque copiam vendicet contumacissimis vitiis accommodatam…

[Nous avons, dit-il, ajouté plusieurs compositions de remèdes, là où l’armoire à remèdes est à considérer comme déjà bien remplie et où chacun se laisserait trop aisément aller à une abondance propice aux vices les plus tenaces…]

Spon assortit sa citation d’un renvoi au l. 4. c. 30. Guy Patin s’en étonnait car ce chapitre xxx (De Lumbricis [Les Vers intestinaux], pages 570‑580) du livre iv (De Affectibus ventris inferioris [Les Affections de l’abdomen]) ne contient en effet rien qui ressemble à cette citation. Elle provenait du livre iii, chapitre v {a} où Feyne s’exprimait très différemment :

Itaque præter superiora remedia, quibus ut probatis, spectatisque in omni graviori pulmonum obstructione, et in asthmate uti licet, multa alia ab infarctu liberantia subiunximus ; non quod præcedentia virium imbecillitate damnemus, sed quo maior habeatur remediorum supellex, faciliusque sibi Medicus copiam vendicet, ad usum possit comparare.

[Outre les remèdes sus-mentionnés, qu’il est permis d’employer, comme éprouvés er reconnus, dans toute obstruction grave des poumons et dans l’asthme, nous en avons donc adjoint de nombreux autres, qui libèrent de l’écrasement. {b} Ce n’est pas parce que nous blâmions les précédents pour la faiblesse de leurs effets, mais parce que plus grande est l’armoire à remèdes, plus le médecin s’en procurera aisément et pourra les adapter à son usage]. {c}


  1. De Asthmate, Orthopnea, et spirandi difficultate [Asthme, orthopnéee et difficulté à respirer], bas de la page 351

  2. Le substantif infarctus n’existant pas en latin, j’ai tenu ce mot pour une coquille d’imprimerie et l’ai remplacé par infractus, « écrasement », qui convient bien au contexte.

  3. L’erreur de référence commise par Spon n’était donc pas tout à fait innocente…


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 6 décembre 1650, note 13.

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(Consulté le 19/04/2024)

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