À Charles Spon, le 30 décembre 1650

Note [6]

Le 9 décembre, le maréchal du Plessis-Praslin avait mis le siège devant Rethel tenue par les Espagnols, que commandait Degli Ponti. La place s’était rendue le 14, tandis que des renforts ennemis, que dirigeaient Turenne, Don Estevan de Gamara et le comte de Ligniville, arrivaient par le sud. Cette armée, bien que forte de près de 10 000 hommes, fut alors obligée de retourner vers ses bases arrière. Mazarin, retiré à Reims, donna l’ordre à la plus grosse partie de l’armée royale, en nombre à peu près équivalent, d’attaquer l’ennemi.

La bataille dite de Rethel s’était déroulée le 15 décembre près de Sommepy (à une quarantaine de kilomètres au sud) et s’était soldée par une brillante victoire royale. La nouvelle arriva à Paris le 19 (Retz, Mémoires, page 702) :

« Vous ne doutez pas de la consternation du parti des princes, mais vous ne pouvez pas vous la figurer. Je n’eus toute la nuit chez moi que des pleureux et des désespérés ; je trouvai Monsieur atterré. »

On chanta un Te Deum à Notre-Dame le 20 décembre en présence du roi.

Le comte Philippe-Emmanuel de Ligniville (Honnecourt-sur-Escaut, Nord 1611-Vienne, Autriche 1664) était alors lieutenant général des armées de l’empereur et généralissime des armées de Charles iv de Lorraine. Il s’était auparavant distingué à Nördlingen (1634) et à Courtrai (1641). Grièvement blessé à Rethel, Ligniville quitta ensuite le service du roi d’Espagne pour celui de Louis xiv.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 30 décembre 1650, note 6.

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(Consulté le 29/03/2024)

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