À Charles Spon, le 22 septembre 1651
Note [1]
Sous le tite d’Éléments philosophiques du bon Citoyen. Traité politique où les fondements de la société civile sont découverts, par Thomas Hobbes, et traduits en français par un de ses amis (Paris, Jean Jénault, 1651, in‑8o ; première édition à Amsterdam, 1649), Samuel Sorbière avait traduit la Elementorum philosophiæ Sectio tertia : de Cive [Troisième section des Éléments de philosophie : Du Citoyen] (Paris, sans nom, 1642, in‑4o, pour l’édition originale). Sorbière a dit grand bien de ce livre et de son auteur dans sa lettre à Guy Patin, datée du 15 octobre 1646 (v. sa note [12]). Bien que qualifiée de Sectio tertia, c’était la première partie d’une trilogie (Elementa philosophiæ) dont les deux autres sections, De Corpore (sectio prima, Du Corps, v. note [14], lettre 406) et De Homine (sectio secunda, De l’Homme), allaient respectivement paraître en 1655 et 1658.
Le début de la Préface française du bon Citoyen résume ainsi les intentions de Hobbes :
« Je vous promets, lecteur, quatre choses capables de vous obliger à quelque attention, et desquelles je vous mettrai quelques traits devant les yeux dans cette préface. Je tâcherai donc de vous y faire remarquer la dignité et l’utilité de la matière que je veux traiter, la droite et courte méthode dont je me servirai, la juste cause et la bonne intention qui m’ont fait prendre la plume, et enfin la modération avec laquelle je coucherai par écrit mes pensées. J’expliquerai en ce traité quels sont les devoirs des hommes, premièrement en tant qu’hommes, puis en tant que citoyens, et finalement en tant que chrétiens ; dans lesquelles trois sortes de devoirs sont contenus les éléments du droit de la nature et du droit des gens, l’origine et la force de la justice, et même aussi l’essence de la religion chrétienne, autant que le permettent les bornes que je me suis données. »