À Charles Spon, le 30 janvier 1652
Note [30]
« Puisse le Seigneur nous réserver de meilleurs jours et puisse, comme dit Salluste, “ l’habitude de bien faire lui devienne naturelle ” ; ce qu’à l’instar de beaucoup je souhaite et espère » ; Salluste, Guerre de Jugurtha (chapitre lxxxv), discours du consul Marius contre les aristocrates romains :
Illis difficile est in potestatibus temperare, qui per ambitionem sese probos simulavere ; mihi, qui omnem ætatem in optimis artibus egi, bene facere iam ex consuetudine in naturam vertit.
[Pour ceux qui, par ambition, ont fait semblant d’être honnêtes, il est difficile de modérer leurs pouvoirs ; pour moi, qui à tout âge ai progressé dans les meilleurs arts, j’ai toujours eu par nature l’habitude d’aspirer à bien faire].
Guy Patin avouait fièrement que n’étant pas issu d’une famille médicale parisienne, il devait sa bonne fortune à une obstination sans borne ; mais aucun de ses deux fils médecins n’accéda aux honneurs du décanat : Robert, l’aîné, mourut tuberculeux à 41 ans, noyé dans une sordide querelle d’argent avec son père (v. Comment le mariage et la mort de Robert Patin ont causé la ruine de Guy) ; Charles, le brillant second qui n’avait alors pas encore entamé ses études médicales, dut s’exiler à 35 ans, afin d’échapper à une condamnation aux galères pour offense au sang royal (v. les Déboires de Carolus).