À Charles Spon, le 18 juin 1652

Note [9]

« l’abrégé de la superstition. »

Dans un tout autre esprit, Mme de Motteville (Mémoires, page 435) s’est aussi gaussée de la procession :

« Quand les châsses vinrent à passer, M. le Prince courut à toutes avec une humble et apparente dévotion, faisant baiser son chapelet ; mais quand celle de sainte Geneviève vint à passer, alors, comme un forcené, après s’être mis à genoux dans la rue, il courut se jeter entre les prêtres et baisant cent fois cette sainte châsse, il y fit baiser encore son chapelet et se retira avec l’applaudissement du peuple. Ils criaient tous après lui, disant “ Ah, le bon prince ! Eh, qu’il est dévot ! ” Le duc de Beaufort, que M. le Prince avait associé à cette feinte dévotion, en fit de même et tous deux reçurent de grandes bénédictions qui, n’étant pas accompagnées de celles du ciel, leur devaient être funestes sur la terre. Cette action parut étrange à tous ceux qui la virent. Il fut aisé d’en deviner le motif, qui n’était pas obligeant pour le roi, mais il ne lui fit pas grand mal. »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 18 juin 1652, note 9.

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(Consulté le 07/05/2024)

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