À Charles Spon, le 31 décembre 1652

Note [18]

Situé sur la Montagne Sainte-Geneviève, sur un terrain aujourd’hui occupé par la place du Panthéon, le Collège de Montaigu avait été fondé au xive s. par Gilles Aycelin de Montaigut, archevêque de Rouen, puis restauré par son petit-neveu, Pierre Aycelin de Montaigut, évêque de Nevers puis évêque-duc de Laon. Ignace de Loyola a été l’un de ses plus célèbres élèves. À La Révolution, Montaigu devint une prison puis une caserne ; il fut détruit en 1844 pour construire la Bibliothèque Sainte-Geneviève.

Claude Cordon (mort en 1683) avait été reçu docteur de Sorbonne en 1650. Il avait enseigné la philosophie au Collège de Montaigu, puis était devenu en 1651, vicaire de Saint-Merri aux côtés de Henri Duhamel. Rapidement accusé de jansénisme par l’autre curé de la paroisse, Edme Amyot, Cordon avait bénéficié de la protection du coadjuteur, Gondi.

En novembre 1652, après la mort de Jean Canel, principal du Collège de Montaigu et adversaire des jésuites, Cordon avait été pressenti par ses collègues pour prendre sa succession. Appuyé par certains amis de Port-Royal, Cordon s’était heurté à la vive opposition des chartreux et la direction de Montaigu lui échappa. Après une longue période de disputes en faveur des jansénistes au sein de la communauté de Saint-Merri, Cordon entra en 1671 à l’abbaye cistercienne de la Trappe où il prit le nom de père Arsène et vécut retiré du monde jusqu’à sa mort (Dictionnaire de Port-Royal, pages 303‑304).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 31 décembre 1652, note 18.

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(Consulté le 27/04/2024)

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