À Charles Spon, le 26 août 1653

Note [42]

« chanoine régulier de Sainte-Geneviève de Paris ».

On disait réguliers « les chanoines qui vivent en communauté et en religieux, qui ont fait des vœux pour observer quelques règles » (Furetière). Distincts des simples augustins (ermites augustins, v. note [2], lettre 117), les chanoines réguliers de Saint-Augustin dits de Sainte-Geneviève ou génovéfains étaient établis dans cette abbaye de Paris (v. note [35], lettre 287) ; d’autres chanoines augustins occupaient l’abbaye Saint-Victor (v. note [2], lettre 877). Ils suivaient la règle de saint Augustin et appartenaient à la Congrégation de France fondée par le cardinal de La Rochefoucauld dans les années 1620.

Jean Fronteau (Angers 1614-Montargis 17 avril 1662) était entré chez les oratoriens et avait fini brillamment ses études chez les jésuites de La Flèche en 1630, « prince » de l’académie de son collège. En 1630, il avait pris l’habit chez les chanoines réguliers de Saint-Augustin à Angers. En 1635, il était venu à Paris pour devenir génovéfain et enseigner la philosophie en 1637. Ayant pris une grande part à la formation de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Fronteau était devenu en 1648 chancelier de l’Université de Paris, poste dont il démissionna en 1661. Lors des disputes qui s’élevèrent sur le véritable auteur de l’Imitation de Jésus-Christ, il se prononça vivement en faveur de Thomas à Kempis (v. notes [35], lettre 242, et [29], [30], [31] et [32] du Naudæana 3). Suspect de jansénisme, Fronteau fut exilé en 1661, dans le diocèse d’Angers ; mais dès l’année suivante, ayant accepté de signer le Formulaire du Clergé de France (v. note [9], lettre 733), il put revenir à Paris et fut nommé curé de Sainte-Madeleine de Montargis.

Fronteau possédait neuf langues et avait une grande instruction. Ses principaux ouvrages sont (Dictionnaire de Port-Royal, pages 429‑430) :

Deux pièces du P. Fronteau se trouvent dans le Naudæi Tumulus (1659), aux pages 14‑17 (en prose latine) et 66 (Gabrielis Naudæi fatis functo [Pour la mort de Gabriel Naudé] en vers latins).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 26 août 1653, note 42.

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(Consulté le 06/05/2024)

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