À Hugues II de Salins, le 22 mai 1657

Note [7]

Martial (Épigrammes, livre vii, lxxi) :

Ficosa est uxor, ficosus et ipse maritus,
Filia ficosa est et gener atque nepos,
Nec dispensator nec vilicus ulcere turpi
Nec rigidus fossor, sed nec arator eget.
Cum sint ficosi pariter iuvenesque senesque,
Res mira est, ficos non habet unus ager
.

[La femme a des fics, le mari lui-même a des fics, la fille a des fics, le gendre et le petit-fils en ont aussi. Intendant, métayer, journalier rustique, laboureur, tous sont dévorés de ce honteux ulcère. Jeunes et vieux, tous ont des fics ; et chose étonnante, pas un de leurs champs n’a de figuiers].

Fic (du latin ficus, figue), ou mal Saint-Fiacre, est « une maladie des hommes qui leur vient au fondement, qui est une excroissance de chair contre nature » (Furetière). Ce terme désigne vulgairement les hémorroïdes (v. note [11], lettre 253) tuméfiées (marisques, v. infra note [8]), dont la nature n’est pas vénérienne, contrairement à ce que pouvait suggérer Martial ; sauf allusion au fongus (ayant la taille d’une figue) du lymphogranuloe vénérien (maladie de Nicolas-Favre, v. notule {c}, note [5], lettre 541). Ici encore, il est abusif d’en conclure que l’Antiquité romaine a connu la vérole (même si son chancre s’accompagne d’une adénopathie).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 22 mai 1657, note 7.

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(Consulté le 29/03/2024)

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