À Charles Spon, le 8 novembre 1658
Note [15]
[La Papesse Jeanne {a} restaurée, ou les remarques et annotations historiques de Samuel Desmarets {b} contre le livre posthume de feu David Blondel, natif de Châlons, qui fut professeur d’histoire ecclésiastique en l’illustre Faculté d’Amsterdam, publié à Amsterdam l’an passé, intitulé La Papesse Jeanne, ou l’Anacrisis de la fameuse question, Une femme a-t-elle régné entre les pontifes romains Léon iv et Benoît iii ? {c} S’y ajoute une courte réfutation de la Préface apologétique qu’Étienne de Courcelles, son éditeur, a mise devant l’Anacrisis ; et en appendice, une Dissertation théologique pour la défense de la Sainte Trinité, contre ledit antitrinitaire {d} Courcelles].
- V. notes [45] et [46] du Naudæana 4.
- V. note [14], lettre 76.
- Le livre de David Blondel (mort en 1655, v. note [13], lettre 96) auquel répliquait Desmarets avait paru à Amsterdam en 1657 (Joannes Blaeu, in‑8o). Le mot grec Anacrisis signifie « Examen ».
- Arminien (v. note [7], lettre 100).
- Groningue, Johannes Cöllenius, 1658, in‑4o en deux parties de 352 et 35 pages.
L’ouvrage « antitrinitaire » (socinien, v. note [13], lettre 127) d’Étienne de Courcelles (théologien protestant arminien, d’origine française, Genève 1586-1659) est intitulé Confession de foi des chrétiens qui croient en un seul Dieu le père, et en son fils unique Jésus-Christ et au Saint-Esprit (Amsterdam, sans nom, 1646, in‑8o).
Sa Præfatio apologetica [Préface apologique] de 1657 au livre de Blondel (v. supra notule {c}) était intitulée Reverendis, doctissimis, et integerrimis viris, Ecclesiarum Protestantium in Insula Franciæ, Picardia, Campania, et agro Carnotensi fidis Pastoribus, gratiam et pacem a Deo Patre, et Domino nostro Iesu Christo, precatur Stephanus Curcellæus [Étienne de Courcelles demande que Dieu le Père et notre Seigneur Jésus-Christ accordent la grâce et la paix à MM. les très vénérables, doctes, intègres et fidèles pasteurs des Églises protestantes d’Île-de-France, de Picardie, de Champagne et du Pays chartrain]. La question de la papesse n’y est que très brièvement évoquée : ses 82 pages se consacrent essentiellement à attaquer avec virulence la théologie de Desmarets.