À André Falconet, le 12 novembre 1660

Note [11]

Le duc de Parme était Ranuce ii Farnèse (1630-1694), fils et successeur, en 1646, d’Édouard ier Farnèse (v. note [6], lettre 27). Il avait poursuivi la querelle des Farnèse avec le pape pour les deux enclaves de Castro et Ranciglione que le duché de Parme possédait dans les États pontificaux. Lors de la seconde guerre de Castro, le 2 septembre 1649, Innocent x était même allé jusqu’à faire raser la ville de Castro après l’assassinat de l’évêque qu’il y avait envoyé. Les prolongements de cette affaire faisaient l’objet de l’article 100 du traité des Pyrénées :

« Lesdits seigneurs rois , {a} par la même considération d’arracher la semence de tous les différends qui pourraient troubler le repos de l’Italie, ont aussi convenu et accordé qu’ils interposeront, de concert, sincèrement et pressamment, leurs offices et leurs supplications auprès de Notre Saint-Père le pape {b} jusqu’à ce qu’ils aient pu obtenir de Sa Sainteté la grâce que Leurs Majestés lui ont assez souvent demandée séparément, en faveur de M. le duc de Parme, à ce qu’il ait la faculté d’acquitter, en divers intervalles convenables de temps, la dette qu’il a contractée envers la Chambre apostolique, en la même manière de différents intervalles, et que par ce moyen, et avec l’engagement ou l’aliénation de partie de ses États de Castro et de Ronciglione, il puisse trouver l’argent qui lui est nécessaire pour se conserver la possession du reste desdits États ; ce que Leurs Majestés espèrent de la bonté de Sa Sainteté, non moins pour le désir qu’elle aura de prévenir toutes les occasions de discorde dans la chrétienté, que de sa disposition à favoriser une Maison qui a tant mérité du Saint-Siège apostolique. »


  1. Louis xiv et Philippe iv.

  2. Alexandre vii.

L’article 99 concernait le duc de Modène, Alphonse iv d’Este : {a}

« […] Les deux seigneurs rois ont convenu et accordé qu’ils interposeront de concert, sincèrement et pressamment, leurs offices et supplications auprès de Notre Saint-Père le pape, jusqu’à ce qu’ils aient pu obtenir de Sa Sainteté qu’elle ait eu agréable de faire terminer sans délai, par accord ou par justice, le différend que ledit sieur duc de Modène a depuis si longtemps avec la Chambre apostolique touchant la propriété et la possession des vallées de Comachio ; {b} se promettant lesdits seigneurs rois, de la souveraine équité de Sa Sainteté, qu’elle ne refusera pas la juste satisfaction qui sera due à un prince, dont les ancêtres ont tant mérité du Saint-Siège, et lequel, dans un très considérable intérêt, a consenti jusqu’ici de prendre ses parties mêmes pour ses juges. »


  1. V. note [3], lettre 547.

  2. Dans le delta du Pô.

Tout ce beau langage n’avait visiblement pas suffi à calmer les esprits.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 12 novembre 1660, note 11.

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(Consulté le 28/03/2024)

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