À André Falconet, le 28 janvier 1661

Note [9]

« et cela augmente en moi le soupçon d’une maladie fatale ».

Approchait alors le « bout de l’an » (premier anniversaire) de la mort de Gaston d’Orléans, survenue le 2 février 1660 ; Mlle de Montpensier (Mémoires, deuxième partie, chapitre iv, pages 498‑499) :

« Comme la cour était éloignée à la mort de Monsieur et qu’il n’y avait point de maître de cérémonie à Paris, on ne fit point de service. Au retour du roi, {a} c’était un temps de joie où il n’était pas juste de troubler des fêtes par des cérémonies funèbres ; ainsi, personne ne songea à cela, outre qu’il n’est guère en usage de faire les services qu’au bout de l’an quand l’on ne l’a pas fait dans la quarantaine. {b} Au mois de novembre, {c} Madame envoya prier M. le cardinal de faire faire un service à Notre-Dame ; elle lui manda qu’elle avait choisi un récollet pour faire l’oraison funèbre. M. le cardinal dit que, pour ces choses-là, on ne pouvait prendre de trop bons prédicateurs et que, le Clergé étant assemblé, il y avait force évêques, grands prédicateurs, qui tiendraient à honneur de rendre ce service à la mémoire de Monsieur. Je le fus voir ; il me le dit. Je lui répondis : “ Je m’en vais en parler à ma belle-mère, mais vous la connaissez. ” Je lui en parlai ; jamais elle ne le voulut, me disant que son moine était homme au-dessus de tout le Clergé de France, en mérite. Je lui dis que je ne le croyais pas, mais qu’il y avait plus de dignité que ce fût un évêque qui fît cette action. Tout cela n’y fit rien ; elle était plus opiniâtre que glorieuse, quoiqu’elle le fût beaucoup ; mais ce n’était pas aux choses que l’on devait rendre à notre Maison, mais à la sienne. Je crois que ce fut parce qu’elle la croyait au-dessus de tout et avec raison ; mais encore ne laisse-t-on pas de suivre l’usage. »


  1. À Paris, août 1660.

  2. La quarantaine est la messe de deuil célébrée une quarantaine de jours après un décès.

  3. 1660.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 28 janvier 1661, note 9.

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(Consulté le 28/04/2024)

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