À Charles Spon, le 5 juin 1663
Note [15]
Conradi Victoris Schneideri Philos. ac Medic. D. Profess. P. in Academia Wittebergensis, Celsiss. Princip. Anhaltin. Med. de Catarrhis [libri 6].
[(Six livres) de Conrad Victor Schneider, {a} docteur et professeur public de philosophie et médecine en l’Université de Wittemberg, médecin du sérénissime duc de Saxe-Anhalt, sur les Catarrhes].
[Livre premier traitant des variétés de catarrhes et de l’os cunéiforme {b} d’où on a prétendu que proviennent les catarrhes]. ; {c}
[Livre deuxième où sont réfutés les méats galéniques des catarrhes, qui sont à l’évidence faux]. {d}
[Livre troisième où sont démontrés de nouveaux méats des catarrhes]. {e}
[Livre quatrième où la cure générale des catarrhes est procurée suivant des théories récentes et originales]. {f}
[Livre cinquième sur le Régime des catarrheux et des variétés de catarrhes, comme le coryza, l’enrouement, le catarrhe suffocant, le catarrhe d’estomac, etc.] ; {g}
pertractantur, cui alius, ad Sextum Catarrhum spectans, Liber de Arthritide, Podagra et Ischiagra, ac de Horum Morborum Curatione jungitur, Item Anacephalæosis, qua Assertio Catarrhorum Cephalicorum repetita magis perspicuæ falsitatis convincetur.
[Livre très particulier sur les Catarrhes où, suivant livre d’Hippocrate sur les glandes et les lieux dans l’homme, sont traités en détail sept catarrhes :
On a joint au sixième Catarrhe un Livre sur l’Arthrite, la Podagre et l’Ischiagre, {i} et sur le traitement de ces maladies ; et aussi une Récapitulation, où l’affirmation des Catarrhes céphaliques est répétée et convaincue de très évidente fausseté]. {j}
Dans ces traités, écrit J. in Panckoucke,
« Schneider fut le premier qui fit connaître la véritable texture de la membrane pituitaire ; c’est donc avec raison qu’on a donné son nom à cette membrane. {a} Il a fort bien indiqué les sources du mucus nasal qui provient, dit-il, du mélange de l’exhalaison fournie par < cette > membrane avec l’humeur lacrymale descendue par le canal nasal. Quelques anatomistes du xvie s. avaient déjà réfuté l’opinion des Anciens, suivant laquelle il existe, entre les ventricules du cerveau et le nez, une communication {b} dont on s’était généralement servi pour expliquer le coryza ; {c} mais Schneider démontra par l’anatomie que cette opinion est insoutenable et qu’aucun fluide ne peut tomber du cerveau dans les fosses nasales ou dans la bouche, ni par les trous de l’ethmoïde, ni par la tige pituitaire : {d} d’un côté, parce qu’il n’existe aucune communication entre le nez et les ventricules cérébraux ; de l’autre, parce que l’encéphale n’offre aucune altération organique chez les chevaux attaqués par la morve. C’est ainsi qu’il fit concourir l’anatomie comparée et l’anatomie pathologique à la réfutation d’une théorie qui avait exercé une influence si puissante sur les théories médicales, et qu’il contribua d’une manière efficace aux progrès de la pathologie. »
- Membrane qui tapisse les fosses nasales.
- Méat.
- De là vient que certains s’obstinent encore à appeler un coryza « rhume de cerveau » (v. notule {a}, note [1], lettre 151).
- L’hypophyse (autrement nommée glande pituitaire car on supposait qu’elle produisait la pituite) est reliée à la base du cerveau (hypothalamus) par une tige.