À André Falconet, le 14 novembre 1664

Note [4]

« au livre 6e de sa Pathologie, chapitre… » (les points de suspension sont dans les précédentes éditions).

Dans le sixième livre de la Pathologie de Jean Fernel (v. note [1], lettre 36), intitulé Des Maladies des parties qui sont sous le diaphragme, le chapitre vii est consacré aux Maladies du mésentère, et de ce qu’on nomme pancréas, leurs causes et leurs signes. Il n’y est pas question de fièvre quarte, mais le début éclaire sur l’idée qu’on se faisait alors de ces parties profondes de l’abdomen (page 423) :

« Il se fait souvent un si grand amas d’humeurs superflues que les parties que la Nature a destinées pour les recevoir ne peuvent tout contenir. Et lors, il en regorge une grande portion sur les parties voisines, particulièrement dans le pancréas et dans le mésentère {a} qui servent comme de sentine {b} à tout le corps. En ceux donc qui, par un excès continuel de manger et de boire, amassent beaucoup de l’une et l’autre bile {c} avec quantité de pituite, dont l’évacuation ne se fait pas quand il est besoin, la Nature forte et vigoureuse s’en décharge le plus souvent sur les parties moins nobles qui sont le pancréas et le mésentère ; et ce d’ordinaire, en dégorgeant le foie et la rate par les rameaux de la veine porte {d} qui aboutissent et se vont perdre non dans les intestins, mais dans le mésentère et dans le pancréas. »


  1. V. note [4], lettre 69, pour le mésentère et sa pathologie, avec un autre extrait de ce chapitre.

  2. Égout.

  3. Les biles jaune et noire (atrabile ou mélancolie).

  4. L’idée d’alors était que, dans la veine porte (v. notule {b}, note [18] de Thomas Diafoirus et sa thèse), le sang allait du foie vers les viscères abdominaux, et non l’inverse (comme on l’a compris plus tard).

Tout a bien sûr beaucoup changé aujourd’hui (et changera encore demain) : en soi, le mésentère n’est plus une préoccupation courante en pathologie (hormis son infarcissement par défaut de vascularisation), tandis que le pancréas y a pris une place éminente, avec le diabète, les tumeurs et les pancréatites.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 14 novembre 1664, note 4.

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(Consulté le 29/03/2024)

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