À André Falconet, le 13 février 1665

Note [3]

Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome ii, pages 304 et 316‑317) :

« Après le dîner, {a} je reçus beaucoup de compliments. M. Besnard me dit que le jour précédent, M. le Chancelier avait dit à la Chambre que M. de Roquesante {b} avait reçu ordre de se retirer à Quimper-Corentin, en Bretagne, et qu’il avait fait beaucoup de choses qui pouvaient obliger le roi à le traiter plus sévèrement et que le roi lui avait fait grâce. M. Besnard ajouta qu’il avait ouï dire que le sujet de plainte contre lui était qu’il avait demandé une place de commis dans les gabelles en faveur de Mme du Ru, sa parente ; que les fermiers l’ayant refusé, il avait tant fait qu’ils avaient donné deux mille livres de pension à cette dame et que M. de Roquesante les en avait remerciés ; que de ce fait, l’on avait informé. M. de Brissac me dit aussi qu’on avait expédié une commission pour juger Fargues {c} souverainement au présidial d’Abbeville. Une autre personne me dit que ces deux actions étonnaient tout le monde.

[…] M. de Massenau me dit, {d} sur l’affaire de M. de Roquesante, que l’on avait donné un arrêt à la Chambre de justice sans avoir été délibéré, par lequel M. de Gizaucourt avait été commis pour informer sur la plainte du procureur général ; qu’elle consistait en trois chefs : le premier, qu’un des amis de Mme du Ru, parente de M. Roquesante, l’ayant prié de demander pour lui un emploi dans les gabelles, et M. de Roquesante l’ayant obtenu de M. Berryer, il avait été donné de l’argent à cette dame, et que M. de Roquesante avait remercié celui qui l’avait donné ; le second, qu’étant rapporteur de l’affaire de Vassor contre Nègre, Nègre avait employé cette dame pour se le rendre favorable et que pour ce, il avait donné de l’argent ; le troisième, qu’étant dû à un gouverneur de Picardie 12 000 livres, il avait employé le crédit de M. de Roquesante auprès de M. Berryer et que, son affaire ayant réussi, il avait donné mille écus à cette dame. »


  1. Le 12 février 1665.

  2. V. note [3], lettre 804.

  3. V. note [7], lettre 810.

  4. Le 24 février.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 13 février 1665, note 3.

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(Consulté le 29/03/2024)

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