À André Falconet, le 17 septembre 1666

Note [2]

Charles Gaultier ou Gautier (Paris 1590-ibid. 1666) avait brillé au barreau de Paris, sinon par la pureté de son goût et l’éclat de son éloquence, du moins par une verve incisive, des traits mordants, des mouvements impétueux et inattendus qui le rendaient très redoutable à ses adversaires. Il allait souvent jusqu’à l’insolence et on l’avait surnommé Gaultier la Gueule. Nicolas Boileau-Despréaux l’a peint en deux vers, dans sa Satire ix : « Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant/ Qu’une femme en furie ou Gaultier en plaidant » (G.D.U. xixe s.). Reveillé-Parise cite cet extrait du portrait qu’en a donné Vigneul-Marville : {a}

« L’avocat Gaultier, célèbre par ses plaidoyers satiriques, avait des qualités singulières. Sa tête chauve, les rides de son large front, ses yeux étincelants, son nez d’aigle, une grande bouche armée de dents canines, avec la voix d’un corbeau qui croasse sur une proie qu’il a ensanglantée de ses ongles, composait un tout assez parfait, avec sa véhémence naturelle, son humeur aigre et bilieuse. »


  1. Mélanges, volume 3, pages 55‑58.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 17 septembre 1666, note 2.

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(Consulté le 29/03/2024)

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