À Johannes Antonides Vander Linden, le 31 août 1657

Note [18]

« beau et noir », kalos et melas en grec, étymologie du mot calomel (ou calomélas) donnée par Littré parce qu’il passe du beau noir au blanc quand on le prépare (v. note [11], lettre 435).

Une autre origine fait allusion à l’esclave noir que Théodore Turquet de Mayerne (v. note [22], lettre 79) aimait beaucoup et qui l’assistait dans la préparation de ce médicament mélanagogue (qui purge la bile noire, ou atrabile) ; en son souvenir, il avait inventé le nom du calomel, médicament qu’il avait introduit en 1618 dans la Pharmacopœia Londonensis [Pharmacopée de Londres].

Guy Patin avançait ici une troisième explication du mot, mais elle semble un calembour : après la « belle poudre noire » et « le beau Noir », la « belle brune », avec allusion originale à Antoine de Blondel de Joigny, marquis de Bellebrune (v. note [4], lettre 519), ou quelque autre personne de sa famille.

Calomelas Turqueti est mercurius dulcis sexies, aut septies sublimatus [Le calomel de Turquet est du mercure doux qu’on a sublimé six ou sept fois] (Lazare Rivière, Observatio lxxxiii, centuria iv, page 51, fin de l’avant-dernier paragraphe, mais il en a aussi parlé dans ses trois premières centuries) ; le calomel ou chlorure mercureux a longtemps été utilisé comme diurétique, sudorifique, sialagogue, antisyphilitique, vermifuge, etc.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 31 août 1657, note 18.

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(Consulté le 28/03/2024)

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