À Gerardus Leonardus Blasius, le 28 janvier 1661

Note [12]

Page 76 des Commentaria, « chez un homme qu’on a disséqué à Paris, etc. », sur une phrase de Vesling, Locum habet lien in hypochondrio sinistro situque paulo humilior iecore [La rate se tient dans l’hypocondre gauche et un peu plus bas que le foie] :

Et quidem in sola parte sinistra Hypochondrii, adeo ut nullam sui partem extendat in dextrum latus, secus ac jecur facit. Et si quis in vivo homine velit situm Lienis verum et genuinum scire, brachium sinistrum extendat deorsum leviter et retrorsum, ubi tum flexura cubiti est, locus ejus est. In dextro Hypochondrio Lienem, Jecur contra in sinistro locum, ut et singula vasa ipsorum viscerum substantiam concomitantia, in quodam Parisiis 1650. dissecto habuisse refert Guido Patinus. Similem situm viscerum Romæ observatum testatur Petrus Servius.

[Et strictement dans l’hypocondre gauche, car aucune de ses parties ne s’étend du côté droit, comme fait le foie. {a} Et si l’on veut connaître sa véritable et exacte localisation chez l’homme vivant, on lui fait porter le bras gauche en bas et légèrement en arrière, la rate est alors en regard du pli du coude. {b} Guy Patin rapporte que, chez un homme disséqué à Paris en 1650, la rate se trouvait dans l’hypocondre droit et le foie, au contraire, dans le gauche, et par concomitance de constitution, il en allait de même pour chaque vaisseau des dits viscères. {c} Petrus Servius témoigne avoir observé un disposition semblable à Rome]. {d}


  1. De l’hypocondre droit où il est situé, le foie déborde dans l’hypocondre gauche.

  2. Repère anatomique parfaitement exact.

  3. V. notes [13], lettre 253, et [11], lettre 254, pour le cas de situs inversus, observé en 1650 et publié par Jean ii Riolan en 1652, qui avait fort étonné les médecins parisiens, et toute l’Europe savante après eux.

    Guy Patin n’avait aucun mérite à en tirer. Il a parlé de cette extraordinaire dissection (sans jamais se l’attribuer) dans sept de ses lettres (dont deux en latin, à Christiaen Utenbogard et à Thomas Bartholin) et dans les commentaires de son décanat (v. notes [12] et [13] des Décrets et assemblées de la Faculté de médecine en 1650-1651).

  4. Je ne suis pas parvenu à trouver dans lequel de ses livres Petrus Servius a le premier publié une inversion des viscères du tronc : v. note [42], lettre 101.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Gerardus Leonardus Blasius, le 28 janvier 1661, note 12.

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(Consulté le 28/03/2024)

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