À Sebastian Scheffer, le 4 août 1667

Note [2]

« À Robert Patin, docteur en médecine de Paris et professeur royal ».

Guy Patin croyait à tort que Sebastian Scheffer avait inséré le traité « des Humeurs » dans sa toute récente édition des Opuscula medica de Caspar Hofmann (Francfort, 1667, en trois parties, v. note [14], lettre 150), mais il n’a jamais vu le jour. Hofmann l’avait dédié au fils aîné de Guy, Robert Patin, tout comme il avait déjà fait pour son Institutionum suarum medicarum Epitome [Abrégé de ses Institutions médicales] (Paris, 1648, v. note [26], lettre 150).

Patin taisait ici les sérieux ennuis que lui valait alors la singulière manière dont, à son insu (v. note [3], lettre latine 432), Scheffer et son libraire Thomas Matthias Götze lui avaient expédé les Opuscula d’Hofmann : le syndicat des imprimeurs parisiens engageait contre lui une procédure pour trafic illicite de livres. La trace s’en trouve dans les Archives de la Chambre syndicale de la librairie et imprimerie de Paris aux xviie et xviiie siècles (BnF, fonds français 21855, fo 128 vo) :

« Ce jourd’hui, 24e juillet 1667, nous, Denis Thierry et Frédéric Léonard, {a} adjoints de la Communauté des libraires et imprimeurs de Paris, nous sommes transportés au Collège royal pour y visiter un tonneau de livres venant d’Allemagne, marqué G.P.D., parti de la douane ce jourd’hui en vertu du billet signé de nous, Léonard, en date du 26e du courant, au nom du Sr Guy Patin, qui nous a dit ledit tonneau lui appartenir. Avons fait ouverture d’icelui et y ayant trouvé cinquante exemplaires du livre intitulé Hofmanni opuscula medica en trois volumes in‑4o, {b} nous avons saisi et arrêté lesdits livres, et iceux fait porter en la Chambre syndicale de notre Communauté, jusques à ce que par justice en ait été ordonné, attendu que lesdits livres, au nombre de cinquante, ne sont point livres de présent, comme nous l’a dit ledit sieur Patin, mais que c’est pour négocier qu’il les a fait venir, comme il a déjà fait plusieurs fois ci-devant. » {c}


  1. V. notes [17], lettre 411, et [2] des Déboires de Carolus. La première partie de cette annexe explique pourquoi le syndic des libraires parisiens surveillaient attentivement Patin et son fils Charles.

  2. Patin dut tomber de haut car, dans sa lettre du 14 avril précédent (v. sa note [5]), il avait demandé à Scheffer de ne lui envoyer que 2 exemplaires de la première partie (« Médicaments officinaux ») et 12 des traités (deuxième et troisième parties).

  3. Signé « Thierry, adjoint », et « Léonard, adjoint ».

Dans sa lettre du16 février 1669 (v. sa note [6]), Patin a informé Scheffer de l’arrangement qui finit par conclure l’affaire : confiscation, au profit des libraires, de la moitié des 50 exemplaires.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 4 août 1667, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1467&cln=2

(Consulté le 28/03/2024)

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