Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-4

Note [13]

Cet article abrège le dernier du Borboniana 9 manuscrit (v. sa note [60]) et a été repris dans le Borboniana imprimé (article lxxxvi, page 326), mais cet ouvrage n’a paru qu’en 1751 (v. note [17] de l’Introduction aux ana).

Les rédacteurs de L’Esprit de Guy Patin ont néanmoins emprunté tout leur propos à Antoine Teissier, compilateur et annotateur des Éloges de Jacques-Auguste i de Thou. {a} Son addition (tome premier, pages 158‑159) fait croître de 12 à 30 le nombre des productions d’André Tiraqueau {b} (enfants et livres) et ajoute la mention latine disant qu’il a été « un second Varron de notre siècle » :

« Théodore de Bèze, en ses Épigrammes, l’appelle alterum nostri sæculi Varronem. »

Ce poème est intitulé Ad Andream Tiraquellum Senatorem Parisiensem, alterum nostri sæculi Varronem [À André Tiraqueau, conseiller au Parlement de Paris, second Varron {c} de notre siècle] (page 84 vo des Poemata varia [Poèmes divers] de Bèze) : {d}

Est tibi natorum quæ computat agmina coniux,
Est tibi quæ natos bibliotheca parit.
Fortunate senex, te nulla oblivia mortis,
Te nunquam totum tollet avara dies.
Namque alia ex illis mox est ventura propago,
Ex his est pridem gloria nata tibi,
Ut vero pereant illi, illorumque nepotes,
Hæc tamen incolumis cum patre neptis erit
.

[Tu as pour épouse celle qui égrène les bataillons de tes enfants, {e} et pour bibliothèque celle qui engendre tes autres fils. Fortuné vieillard ! Sans du tout oublier la mort, jamais un vilain jour ne t’emportera tout entier : de tes enfants te viendra bientôt une seconde lignée, et de tes livres t’est déjà née la gloire. À vrai dire, les premiers et leurs descendants périront, mais cette fille demeurera saine et sauve, tout comme son géniteur]. {f}


  1. Genève, 1683, v. note [12] du Faux Patiniana II‑2.

  2. Mort en 1558, v. note [2], lettre 597.

  3. V. note [1], lettre 14, pour Varron, littérateur latin du ier s. av. J.‑C., fondateur des premières bibliothèques romaines.

  4. Genève, 1614, v. supra note [5].

  5. Dans sa note A sur Tiraqueau, Bayle a recensé les sources qui ont glosé sur la progéniture de Tiraqueau, lui attribuant jusqu’à 45 enfants…

  6. Le Trésor historique et chronologique de Pierre de Saint-Romuald {i} a célébré la mémoire de Tiraqueau en termes assez semblables (troisième partie, année 1558, page 606) :

    « Il n’était pas moins fécond à produire des enfants de l’esprit que du corps car, durant trente ans, il ne s’en passa point qu’il ne donnât un livre et un fils au monde ; et ainsi, si d’un côté il étendit son nom et sa lignée par un grand nombre d’enfants, tous excellents personnages, qu’il eut d’une femme vertueuse, il consacra bien autant sa gloire par une infinité de beaux livres qu’il composa […]. Voyez le poème que Michel de L’Hospital, son confrère et son ami, a fait en la louange de ses admirables compositions. » {ii}

    1. Paris, 1647, v. note [7], lettre 23.

    2. Dans les six livres des Epistolarum seu sermonum [Épîtres ou Discours] de Michel de L’Hospital (Paris, 1585, v. note [8], lettre 102), l’ode Ad Andream Tiraquellum Senatorem Parisiensem doctissimum [À André Tiraqueau, très docte conseiller au Parlement de Paris] (livre ii, pages 127‑128) ne loue que l’excellence et l’abondance de ses ouvrages.

    Tiraqueau ne se maria qu’une fois : selon les généalogies, il avait épousé en 1512 Marie Cailler (ou Caillé), réputée née en 1501, extrême jeunesse qui lui permettait théoriquement une progéniture de 30 enfants (mais tout de même pas de 45).



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-4, note 13.

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(Consulté le 20/04/2024)

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