Nonce et légat apostoliques
Légat : « cardinal que le pape envoie comme ambassadeur vers quelque prince souverain avec grande pompe et cérémonie pour quelque affaire importante. On fait des entrées solennelles aux légats apostoliques, aux légats du Saint-Siège. Il faut que les légats fassent vérifier en Parlement leurs facultés, avant que de faire aucune fonction apostolique. On les appelle aussi légats a latere : ce nom leur vient de ce que le pape ne donne cet emploi qu’à ses plus familiers amis qui sont toujours à ses côtés, ou à ceux qui sont de sa Maison » (Furetière).

Nonce : « ambassadeur du pape vers un prince ou un État catholique, ou qui assiste en une assemblée de plusieurs ambassadeurs : le pape Alexandre vii a été nonce en l’assemblée pour la paix de Münster. On ne souffre point en France que les nonces aient aucune juridiction. La plupart des nonces deviennent ensuite cardinaux » (ibid).

« Depuis le Moyen Âge [les] légats parcouraient la chrétienté et sans disparaître (il y a eu 34 légations en France au xvie s., cinq au xviie), ils sont remplacés par les nonces accrédités auprès des princes catholiques à titre permanent, qui cumulent les fonctions d’ambassadeur chargé de représenter le chef de la chrétienté, de défendre les intérêts du pape comme souverain temporel et de renseigner la cour de Rome, et de délégué apostolique, défenseur des intérêts des clercs et des fidèles dont il maintient l’union avec Rome. […] En France, le contexte gallican a donné à la représentation pontificale un caractère unique. Alors que les nonces sont généralement dits “ nonce avec le pouvoir de légat a latere auprès de… ”, le délégué du pape en France est dit seulement “ nonce auprès du roi très-chrétien des Français ” ; une titulature qui n’exclut pas les fonctions de délégué apostolique, mais dont les parlementaires prendront parfois prétexte pour la nier ou la limiter » (Hildesheimer a).