Récollet
Religieux (ou religieuse) reformé de l’Ordre de saint François, qui va déchaussé et qui porte le soc ou hautes sandales (Furetière). On les nommait ainsi parce que l’on n’admettait dans cet ordre que ceux qui avaient l’esprit de récollection ou de recueillement. On les appelait aussi frères mineurs de l’étroite observance de saint François. La plupart des ordres religieux ont vu se former dans leur sein de nouveaux ordres qui n’étaient que la modification, la réforme de l’ordre primitif. C’est ainsi que trois réformes sortirent de l’Ordre des franciscains : capucins, religieux du tiers-ordre (cordeliers), et récollets. Chacune de ces réformes avait pour but de ramener à une plus scrupuleuse observation des règles établies par le fondateur de l’Ordre, et dont on s’était écarté peu à peu, soit par relâchement, soit que ces règles fussent trop rigoureuses pour être exécutées. La réforme des récollets est postérieure à celle des capucins et des religieux du tiers-ordre. Elle commença en Espagne en 1484, où elle eut pour auteur Juan de La Puebla y Sotomayor, comte de Belalcazar, fut admise en Italie en 1525 et en France en 1592. Elle s’établit d’abord à Tulle et à Murat, enfin à Paris en 1603. Les récollets ont fourni beaucoup de missionnaires et d’aumôniers dans les armées. Il existait en France, avant la Révolution, 168 couvents de récollets, répartis en sept provinces et placés sous la direction du général des cordeliers. Le pape Clément vii érigea en congrégation particulière les récollets en 1582 (GDU xixe s.).