Roi (reine) très-chrétien(ne) et roi (reine) catholique
Le pape Étienne ii (752-757) avait décerné au roi de France Pépin le Bref (751-768) le titre de roi très-chrétien (rex christianissimus) qui devint officiel au xve s. : le pape Paul ii (1464-1471) avait alors refusé à Louis xi (1461-1483) l’autorisation d’agir contre le cardinal La Balue (accusé d’avoir trahi la Couronne de France), mais avait entouré son refus de considérations honorifiques réservant cette appellation aux seuls rois de France. Leur épithète est antérieure à la Réforme protestante et ne saurait couvrir les deux religions chrétiennes qui ont commencé à s’affronter en France durant le règne de François ier (1515-1547).

Ultérieurement (en 1494, sous le règne conjoint d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon), le pape Alexandre vi (1492-1503) accorda au roi d’Espagne le titre de roi catholique ; « ce qui lui vaut, à Rome, de venir dans les préséances après le roi de France, premier roi chrétien, et d’en concevoir un notable dépit. Le changement de préséance tenté par le concile de Trente au profit de l’Espagne alimentera les polémiques et ne sera jamais accepté par la France dont il entretient, entre autres raisons gallicanes, l’hostilité envers le concile » (Hildesheimer a, pages 29 et 85).