Chape-chute
On dit qu’un homme cherche chape-chute, qu’il a trouvé chape-chute, pour dire, qu’il cherche, ou qu’il a trouvé quelque occasion, quelque hasard, quelque rencontre avantageuse, ou quelquefois mauvaise (Furetière). Chape-chute a besoin d’une explication, qui est fournie par un texte de Wace, rapporté dans l’historique de chape : il dit qu’une femme encline à voler aurait pris une chape tombée, si cette chape n’eût été réclamée par celui à qui elle appartenait (Chape chaete prist, s’el n’eüst bon garant). Chute est donc ici l’ancien féminin du participe chu, tombé, et chape chute signifie une chape tombée. De là on voit sortir la locution : une chape tombée est bonne aubaine pour celui qui, la trouvant, s’en empare. Dans le Roman de Renart, il est dit que, Renart s’étant échappé, chacun doit prendre garde à sa chape ; ce qui montre que la chape se prenait proverbialement pour exprimer vaguement ce que chacun possède. Enfin, au xvie s., il est parlé des chapes chutes autour des personnes, ce qui reproduit la locution à la fois dans son sens propre et son sens figuré. Le verbe choir faisait au participe passé, suivant les dialectes de l’ancienne langue, cheüt, cheoit, cheeit, chaeit, etc. (Littré DLF).