L. 67.  >
À Claude II Belin,
le 30 juillet 1642

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 30 juillet 1642

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0067

(Consulté le 19/04/2024)

 

Monsieur, [a][1]

C’est en continuant, pour vous donner toujours assurance que je fais ce que je puis à la maladie de monsieur votre frère. [2] Il est fort mal le jour de son accès qui, combien qu’il diminue, et en longueur et en grandeur des symptômes, ne laisse pas de l’incommoder et de l’embarrasser bien fort à cause de la faiblesse dans laquelle l’ont réduit les accès très violents qu’il a eus par ci-devant. Son dernier accès fut lundi, 28e de ce mois, il dura huit heures. Le mardi 29e, qui fut hier, il fut purgé d’un petit médicament qui fit merveilles pro natura sua ; [1][3] hier au soir il était en bon état. Ce matin il a pris un lavement [4] pour tant plus déboucher son ventre qui est extrêmement désempli [2] depuis douze jours. Il a vidé une si grande quantité de glaires [5] bilieuses, jaunes, [6] verdâtres et noirâtres, [3] que je m’étonne, combien qu’il ait été fort mal, qu’il n’en ait encore été pis ; voire même qu’il n’en est crevé. Il est vrai qu’il a eu sept ou huit accès extrêmement rudes ; il a été saigné huit fois, et ne lui a été tiré que du sang très corrompu. [7][8] J’espère qu’à ce soir il aura un accès plus doux qu’il n’a point encore eu et que dorénavant, tout ira de mieux en mieux ; je vous en donnerai avis, Dieu aidant[4] Toute la cour est à Fontainebleau. [9] M. le chancelier [10] y était allé saluer le roi [11] pour aller delà à Lyon y faire le procès aux prisonniers d’État, in quibus potissimum lugeo Franc. Thuanum, clarissimi viri filium ; [5] mais on dit que son voyage est différé. Utinam ad salutem Thuani, cuius parenti et indefesso in scribenda historia labori plurimum debent omnes quotquot Musas amant, atque bonarum literarum suavitati incumbunt[6][12] Votre procès est sur le bureau, je le recommandai hier à M. Du Laurens. [13] Je vous baise les mains, à Mme Belin et à monsieur votre frère, comme aussi à MM. Camusat et Allen ; avec dessein d’être toute ma vie, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Patin.

De Paris, ce mercredi matin, 30e de juillet.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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