L. 200.  >
À Antoine Charpentier,
le 26 septembre 1649

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Antoine Charpentier, le 26 septembre 1649

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0200

(Consulté le 29/03/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Je prends la hardiesse de vous écrire la présente en faveur d’un honnête homme nommé M. Belin, [2] le père, doyen des médecins de Troyes, [3] pour lequel je vous supplie très humblement et vous demande une grâce, savoir qu’il vous plaise vous employer pour lui envers Mme la marquise de Laval, [1][4] près de laquelle vous êtes maintenant, afin que dorénavant et en votre absence, elle veuille et lui plaise se servir de lui, comme elle a fait par ci-devant, pour les malades de sa Maison, et dont elle a été contente. Un notaire malveillant, de la race des imposteurs et gabeleurs, [5] lui a ôté depuis peu cette pratique pour la faire donner à un homme qu’il portait, [2] et duquel on s’est mal trouvé. S’il y peut rentrer par votre recommandation, il vous en sera très obligé, et moi pareillement. Il est homme d’honneur et savant, et votre compagnon d’École il y a 30 ans, [3] qui vous a même déjà quelque obligation de vous être autrefois employé ici pour lui en quelque procès qu’il avait. Je crois que vous ne serez point marri de l’avoir obligé, il est homme de mérite, vir bonarum artium et bonarum partium[4] et bon praticien. Il saigne hardiment, supra morem suorum popularium[5] et est bien éloigné de la forfanterie arabesque [6] et chimique. [7] Ausim quoque alio et fere alieno nomine eum tibi commendare[6] c’est que feu Monsieur son père, [8] qui est mort l’ancien médecin de Troyes, était licencié [9] de notre Faculté : ainsi vous êtes presque obligé de tâcher de le servir, ut facies certe si bene te novi ; nec profecto passurus es ut alter talem locum ei eripiat[7] Je vous en conjure, Monsieur, de toute mon âme et vous promets que je m’en tiendrai obligé à votre bonté toute ma vie. La querelle du prince de Condé [10] avec le Mazarin [11] continue, sans que l’on sache de quel côté se rangera M. le duc d’Orléans, [12] qui fera pencher la balance et l’emportera. Je vous recommande derechef l’affaire de M. Belin et je serai de toute mon âme, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur et collègue,

Patin.

De Paris, ce 26e de septembre 1649.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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