L. 462.  >
À Paul Ferry,
le 12 février 1657

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Paul Ferry, le 12 février 1657

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0462

(Consulté le 26/04/2024)

 

< Monsieur, > [a][1]

Je ne vous écris point pour vous faire des compliments, car outre que je n’en sais point, je pense que c’est une marchandise qui est fort au-dessous de vous et si vous me le permettez, de moi aussi. Je ne vous écris donc que pour vous assurer de mes très humbles services. Pour l’Amour d’inclination, je ne l’ai jamais étudié, ni ne me soucie de savoir d’où il vient. Peut-être que chacun connaît bien les causes du sien. [1] Pour moi, je vous dirai très véritablement que le respect que j’ai pour vous, et que j’ai eu il y a longtemps, vient de la connaissance de votre mérite, qui n’est pas commun. Utinam omnes essent boni, id est tui similes[2]

M. de La Chambre [2] dit qu’il voudrait n’avoir jamais pensé faire son livre de l’Amour d’inclination et du Débordement du Nil, mais il fait de présent réimprimer son traité des Causes de la lumière. On imprime ici le 2d tome de l’Histoire traduite de M. le président de Thou ; [3] dès que le 3e sera achevé, on les mettra en vente, tandis que le reste s’achèvera ; le libraire en a privilège du roi. Cette noire et forte machine Qui étend ses bras jusqu’à la Chine (j’entends les pères de la Soc.) [4] ont employé leur crédit à empêcher cette impression, mais ils n’ont pu en venir à bout. Omnia quidem audent isti nebulones, sed eos omnia posse, nimis iniquum esset ; [3] ils n’ont que trop de pouvoir in nomine Domini[4] qui est une marchandise avec laquelle on trompe bien du monde.

Mais, Monsieur, j’abuse de votre temps et de votre patience, je vous en demande pardon. Permettez-moi seulement que je vous assure que tout ce que j’ai vaillant est entièrement à votre service et que je serai toute ma vie, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Guy Patin.

De Paris, ce 12e de février 1657.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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