L. 543.  >
À Claude II Belin,
le 28 octobre 1658

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 28 octobre 1658

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0543

(Consulté le 19/04/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Je vous dirai mon avis de vos livres puisque vous le désirez : l’Athénée [2] de Casaubon [3] est un fort bon livre ; [1] Drexelius [4] est un fort bon jésuite et plût à Dieu que tous lui ressemblassent ; Heurnius [5] est un auteur classique ; il y a dans Zacutus [6] beaucoup de travail et plusieurs mauvaises opinions ; Polyanthea [7] est bon, aussi bien que Bodini Methodus historiæ[2][8] avec Sebizius, de Acidulis[9] c’est un savant homme qui a beaucoup écrit et n’a rien fait que de bon ; Bacon [10] était un chancelier d’Angleterre qui mourut l’an 1626, qui était un grand personnage, esprit curieux et relevé, tout ce qu’il a fait est bon ; [3] Amphitheatrum Dornavii [11] est un livre fort curieux. [4] Vous pouvez vous passer de tout le reste.

Le bonhomme M. Bouvard [12] mourut ici le 23e d’octobre, âgé ou plutôt accablé de 86 ans. Le roi, [13] la reine [14] et toute la cour sont partis d’ici samedi dernier, 26e de ce mois. Ils s’en vont à Dijon, delà à Lyon et à Grenoble, y chercher de l’argent par diverses inventions. [15] On dit aussi que le roi ira en Provence et en Languedoc ; même, on dit que M. Le Tellier, [16] secrétaire d’État, a dit avant que de partir que le voyage du roi serait de six mois. Pour ce que l’on dit du mariage du roi, est mihi magnum mysterium[5] Je ne pense pas que l’on marie le roi et qu’on fasse la paix [17][18] tandis que la faveur présente durera. Tout est paisible en Angleterre. Le roi de Suède [19] est toujours devant Copenhague [20] qui n’a pu être secourue jusqu’à présent par les Hollandais, faute de bon vent avec lequel les vaisseaux pussent avancer. Il y a ici un livre nouveau intitulé Utriusque Indiæ historia medica et naturalis, in‑fo. L’auteur en est un certain Piso, [21] qui a fait par ci-devant L’Histoire du Brésil[6] Je vous baise les mains, et à monsieur votre fils, et suis de toute mon affection, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Guy Patin

De Paris, ce lundi 28e d’octobre 1658.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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