L. 610.  >
À Claude II Belin,
le 24 mai 1660

Codes couleur
Citer cette lettre
Imprimer cette lettre
Imprimer cette lettre avec ses notes

×
  [1] [2] Appel de note
  [a] [b] Sources de la lettre
  [1] [2] Entrée d'index
  Gouverneur Entrée de glossaire
×
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 24 mai 1660

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0610

(Consulté le 29/03/2024)

 

De Paris, ce lundi 24e de mai 1660.

Monsieur, [a][1]

J’ai reçu la vôtre dont je vous remercie, avec le catalogue des livres que j’enverrai cette même semaine à M. Vander Linden [2] afin qu’il en fasse son profit. Quoi qu’il en arrive, je crois qu’il ne manquera pas de vous en remercier, il est trop honnête homme et plein de gratitude. Le livre de M. de La Chambre [3] sur les Aphorismes [4] a été imprimé il y a déjà quatre ou cinq ans, mais il n’y en a qu’une partie. [1] Je n’ai point encore vu chez aucun libraire à vendre un livre nouveau du jésuite Pallavicino [5] contre l’Histoire du concile de Trente de Fra Paolo, [6] mais il y a des particuliers qui l’ont fait venir d’Italie. Ce sont deux volumes in‑fo en italien, ils nous viendront en latin car il y a un jésuite à Rome qui travaille à cette version ; et un autre qui travaille à une nouvelle édition du Ciaconius, de Vitis pontific. Rom. et cardinalium[7] laquelle aura quatre tomes in‑fo[2] Ne vous étonnez point de ce que disent les jésuites [8] contre Érasme, [9] ils voudraient avoir tout renversé et avoir tout changé, leur théologie morale et leur Escobar [10] en font foi. Ils n’ont jamais bien connu feu M. Grotius [11] qui a été fort mon ami et qui les connaissait bien ; peut-être qu’il avait envie de se servir d’eux en ce qu’il avait dessein de faire, s’il fût ici arrivé sain et sauf de son voyage de Suède. [3] Il n’y a rien à espérer de feu M. Moreau, [12] son fils [13] pense à autre chose. Il dit qu’il veut achever la vie de feu M. Naudé, [14] mais je crois qu’il n’en fera rien ; il est professeur du roi et travaille tant qu’il peut. Il y en a qui disent que notre roi [15] devait être marié le 20e de mai et que tôt après, tout le monde reviendra de deçà. Le roi d’Angleterre [16] s’en va être rétabli. M. Thomas Bartholin [17] m’a écrit de Copenhague, [18] capitale de Danemark, d’où il me mande qu’il y fait imprimer quatre livres nouveaux que je recevrai de sa part en leur temps. [4] M. Bochart, [19] ministre de Caen [20] très savant, s’en va faire imprimer son grand livre qui est entièrement achevé, de Animantibus sacræ Scripturæ ; et puis après, il fera réimprimer son Phaleg augmenté, duquel on ne trouve plus d’exemplaires. Le Cardan [21] en dix tomes sera fait et achevé dans un an à Lyon. J’attends des nouvelles tous les jours du Speculum medico-practicum Sebizii[5][22] M. Bartholin ne savait pas que feu M. Riolan [23] fût mort. Je lui avais mandé, mais il n’avait pas reçu ma lettre. Caspar Barthius [24] est mort depuis peu à Leipzig. [6][25] Un médecin suisse m’a envoyé pour présent un livre in‑8o qu’il a fait de Apoplexia[7][26][27][28] Son frère, [29] qui est mon auditeur, me l’a rendu. On achève en Angleterre une belle Bible [30] toute latine, en sept tomes in‑fo, cum commentariis variorum. Vale et me ama.

Totus tuus G.P. [8]


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
Licence Creative Commons "Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.
Une réalisation
de la BIU Santé