L. 807.  >
À André Falconet,
le 2 janvier 1665

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 2 janvier 1665

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0807

(Consulté le 28/03/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Ce dernier de décembre. Bon jour et bon an. En attendant quelque bonne nouvelle que tout le monde désire, je vous dirai que M. Fouquet [2] n’a séjourné qu’un jour à Montargis, [3] savoir le jour de Noël. On dit que le roi [4] veut avoir sa revanche sur ceux de Gigeri [5] et qu’il y veut renvoyer 30 000 hommes le printemps prochain. [1] On dit qu’ils ont fait quelque chose qui offense le roi, à cause de quoi il ira dès le mois d’avril en Provence. [2] Le bourgeois est ici fort malcontent des rentes [6] supprimées ; tout le monde se retranche fort, [3] il n’y a que les vendeurs de bijoux et de galants qui gagnent, avec quelques cabaretiers. Les charlatans [7] même ne font plus de fortune : témoin, le misérable médecin qui, sans se soucier de Dieu ni du monde, vend effrontément des remèdes anti-écliptiques [8] et anti-cométiques (c’est celui qui en est le parrain aussi bien que le marchand, ex utraque parte Vulcano similis). [4][9] Dieu soit loué de tout, les gens de bien vivent toujours bien ; pour moi, je me fie à Dieu et à celui qui a dit Nunquam vidi iustum derelictum, nec semen eius quærens panem[5][10]

M. de Louvigny [11] est content de moi, c’est un fort bon et sage gentilhomme. Je me moque de la comète, je ressemble à ce vieux Romain qui ne craignait que malam famam et famem ; [6] encore ne m’en soucié-je guère, Dieu m’a donné la grâce d’avoir pourvu à l’une et à l’autre. De l’Histoire de l’Université[12] les deux premiers tomes sont sous la presse, les quatre autres suivront après ; [7] elle s’imprime aux dépens du recteur. [13] Je sais bien que monsieur votre archevêque [14] aime les livres. Je le saluai ici l’an passé, je lui ai grande obligation du bon accueil qu’il me fit. Je suis fort persuadé de son mérite et de celui de tous ses ancêtres, et particulièrement de son aïeul, M. Nicolas de Villeroy, [15] que je me souviens d’avoir vu l’an 1616, et feu M. d’Alincourt, [16] l’an 1641. [8] Je vous baise les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.

De Paris, ce 2d de janvier 1665.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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