L. 823.  >
À André Falconet,
le 15 mai 1665

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 15 mai 1665

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0823

(Consulté le 28/03/2024)

 

Monsieur, [a][1]

La Chambre de justice [2] est occupée au procès des trois trésoriers de l’Épargne, [3] et principalement de M. Guénégaud [4][5][6] que l’on dit être le plus en danger par plusieurs dépositions et convictions. Ces Messieurs que l’on a ci-devant appelés gens d’affaires pour le roi, publicani, quia rapiebant publicum, vel hirudines Reipublicæ[1][7][8] sont admis à traiter avec le roi. Il y en a un qui offre pour soi seul 700 000 écus, un autre 800 000. Il est permis de croire que ces gens-là ont rudement volé puisqu’ils ont tant à restituer, sans ce qu’ils ont de reste. On me vient de dire à l’oreille qu’on est fâché à la cour que le roi [9] ait été au Palais, [10] le pape [11] pouvant en prétendre quelque avantage pour sa prétendue infaillibilité [12] que l’on avait cassée, tant en Sorbonne [13] qu’au Parlement. On cherche du remède pour amender l’affaire et je m’en rapporte fort à M. Talon, [14] il est habile homme et il en trouvera plus qu’il n’en faut, pourvu qu’on le laisse faire. Personne ne croit mieux que lui < en > la différence de la Rome sainte et de la profane, de la Jérusalem et de la Babylone. [2][15] M. Piètre [16] est guéri de son accès qui l’a fort mal traité cette fois, il commence d’aller par la ville. On ne parle ici que des crimes faits en divers endroits et de plusieurs voleurs ; il en fut hier pris cinq qui avaient volé aux Feuillants. [17][18] Tout Paris se peut tantôt entendre de ce passage de Pétrone, quod in pestilentia campi, ubi corvi qui lacerant, et cadavera quæ lacerantur[3][19][20]

Je viens de recevoir une lettre du R.P. Bertet, [21] du 4e d’avril. Je vous prie de lui dire que je lui baise les mains et que je ferai tout ce qu’il désire de moi en faveur de M. Belon, et partout ailleurs où il voudra me faire l’honneur de m’employer. La Chambre de justice fait vendre toutes les maisons de M. de Guénégaud. Je vous baise les mains, de même qu’à M. Spon notre bon ami, et suis de tout mon cœur votre, etc.

De Paris, ce 15e de mai 1665.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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