L. 845.  >
À André Falconet,
le 7 novembre 1665

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 7 novembre 1665

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0845

(Consulté le 28/03/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Je vous envoyai hier une lettre pour vous, une pour le R.P. Compain [2] et une autre pour M. Spon. Notre M. Piètre [3] se porte mieux et commence à sortir, mais vous savez que ce mal est périodique et qu’il revient aisément, même lorsqu’on ne l’attend point, est affectus gentilitius et familiaris[1][4] il n’est pas le premier de sa race qui en a été attaqué. C’est le mal pour lequel Jean Craton [5] faisait vœu à Dieu afin d’en pouvoir apprendre la vraie cause, et le remède pareillement, avant que mourir. Hippocrate [6] en a fait un livre qu’il a intitulé De Morbo sacro[2]

Un capitaine du régiment royal m’a dit aujourd’hui qu’ils n’attendent que l’heure du commandement pour partir et s’en aller en Hollande y trouver les autres troupes, mais qu’ils ne savent si on les embarquera pour aller à leur rendez-vous destiné. On ne sait point ici quel dessein a cet évêque de Münster, [7] mais on dit que le roi d’Espagne [8] d’aujourd’hui est un petit prince bien fluet et bien délicat, duquel on n’oserait espérer une longue vie. On dit que des marchands anglais se sont plaints à leur roi [9] contre nous, mais qu’il leur a répondu qu’il ne voulait en aucune façon entrer en querelle ni en guerre avec le nôtre. Le P. Labbe, [10] jésuite, fait ici imprimer un beau recueil d’épitaphes choisis, latins, in‑8o[3] et M. Arnaud d’Andilly, [11] frère de l’évêque d’Angers, [12] comme aussi de ce très savant docteur de Sorbonne [13][14] que les jésuites haïssent tant, fait ici imprimer la traduction française de Josèphe, [15] Des Antiquités judaïques[4] Nous verrons, si Dieu veut, comment il expliquera le passage de Christo qui se lit au chap. iv du 18e livre, que tous les savants et vrais critiques assurent y avoir été ajouté, et tanquam ineptum glossema irrepsisse in textum[5] mais il y a longtemps. Il faut que ç’ait été avant le temps de saint Jérôme, [16] par quelque cafard ; veritas non eget mendacio[6][17] Je vous baise les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.

De Paris, ce 7e de novembre 1665.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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