L. 884.  >
À André Falconet,
le 22 octobre 1666

Codes couleur
Citer cette lettre
Imprimer cette lettre
Imprimer cette lettre avec ses notes

×
  [1] [2] Appel de note
  [a] [b] Sources de la lettre
  [1] [2] Entrée d'index
  Gouverneur Entrée de glossaire
×
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 22 octobre 1666

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0884

(Consulté le 23/04/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Mon cher Carolus [2] vous baise les mains, il est ravi de votre convalescence. Dans peu de jours vous recevrez un paquet qu’il vous envoie par le coche d’eau [3] et là-dedans, vous trouverez un très petit paquet pour M. Spon que je vous prie de lui envoyer dès que vous l’aurez reçu. On parle ici d’une grande dame encore jeune, laquelle il a fallu étouffer entre deux matelas parce qu’elle était enragée. [4][5] Le peuple dit qu’elle avait été mordue d’un petit chien, mais cela se dit à crédit et sans démonstration de témoins, [1] aussi ne le crois-je pas. Ad populum phaleras ! Æque nascitur hydrophobia, sive rabies, a causa interna, quam ab externa, pravus enim humor facile degenerat, et per corruptionem induit naturam veneni[2][6] Je l’ai vu plusieurs fois en ma vie et entre autres, il y a dix ans en notre M. Guillemeau [7] qui était vieux et usé, malsain et délicat, et de plus très fâché d’une banqueroute [8] qu’un de ses alliés lui avait faite de 40 000 écus, sans mettre en ligne de compte les grains d’opium [9] qu’il prit fort mal à propos contre notre consentement ; et ainsi, les plus fins y sont pris avec leur finesse.

Hier soir mourut M. de Verthamon, conseiller d’État. [3][10] L’ambassadeur de Suède, M. le comte de Königsmarck, [11] a eu son audience de congé. [4] Il fut hier dire adieu à Messieurs les secrétaires d’État et dès qu’il aura fait ses autres adieux, il s’en retournera. On commence ici à faire des taxes que l’on fait signifier à des gens qui ne s’y attendaient point, ou plus : undique calamitas, undique naufragium[5] Je vous baise très humblement les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.

De Paris, ce 22e d’octobre 1666.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
Licence Creative Commons "Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.
Une réalisation
de la BIU Santé