L. 936.  >
À André Falconet,
le 17 juillet 1668

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 17 juillet 1668

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0936

(Consulté le 18/04/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Ce 16e de juillet. Je vous ai écrit depuis trois jours ce que je savais. Aujourd’hui on dit que M. le maréchal de Bellefonds [2] sera gouverneur de M. le Dauphin, [3] M. le marquis de Villars [4] sera son sous-gouverneur, [1] M. l’abbé de Roquette [5] son précepteur, il est aujourd’hui évêque d’Autun, [2] et que M. de Périgny [6] sera premier président de Rouen. [3][7] Attendons-en le boiteux. Des deux duellistes [8] qui furent pendus à la Grève [9] il y a environ trois semaines, l’un était gentilhomme. Son bien a été confisqué. Le confiscataire < sic > a voulu faire valoir son droit et se mettre en possession du bien. La mère l’a voulu empêcher, est venue à Saint-Germain, [10] et a présenté son placet au roi. [11] N’en ayant pas eu la satisfaction qu’elle désirait et qu’elle avait espérée, elle s’est emportée à un excès de paroles et d’injures qui l’ont fait arrêter prisonnière et condamner au fouet [12] et aux Petites-Maisons, [13] ce qui a été exécuté. [4]

Notre M. Préaux [14] se porte mieux, Dieu merci. Il y a 50 jours qu’il est au lit, il a été saigné 22 fois : voyez comme nous nous faisons justice les uns aux autres. Il ne peut revenir de si loin que petit à petit, divexatus fuit horrenda quadam αποσιτια, quæ est magnum symptoma apud Hippocratem[5] On parle ici d’un prêtre de Saint-Séverin [15] que l’on a dans la Bastille, [16] on dit, mais je ne le crois pas, qu’il est sorcier, [17] ad populum phaleras ! [6][18] On ne parle que des apprêts qui se font à Versailles [19] pour le carrousel [20] et le festin des dames de la cour. Cela sera tout à fait magnifique, mais point d’argent aux soldats congédiés : à gens de village, trompette de bois. [7] On dit que la peste [21] se renouvelle à Soissons, [22] Dii meliora piis[8] Je vous baise très humblement les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.

De Paris, ce 17e de juillet 1668.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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