L. 990.  >
À Hugues II de Salins,
le 12 juillet 1670

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 12 juillet 1670

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0990

(Consulté le 29/03/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Pour répondre à la vôtre du 3e de ce mois, qu’un fort honnête homme de vos parents m’a rendue, je vous dirai que je n’ai point reçu aucune de vos lettres que je n’y aie fait réponse. Nous sommes ici, et toute notre famille, en affliction pour la mort de feu R.P. mon fils aîné, [2] qui penetravit ad plures 1. Iunii, ex corruptela substantiæ pulmonis[1] après avoir été sept mois au lit. Immodicis brevis est ætas et rara senectus[2][3] Si ce pauvre garçon eût eu le pouvoir sur son esprit de ne pas aller si vite, de se donner plus de repos et avoir moins d’avarice, potuisset sibi in plures annos vitam prorogare[3] À cela près, je me porte, Dieu merci, assez bien, mais je suis en un âge qui nous oblige de penser à la mort et à cette Parque [4] inexorable quæ nemini parcit[4] Pour mes leçons publiques au Collège royal[5][6] je réponds sur-le-champ aux questions qui me sont proposées par mes auditeurs, nec me labor iste fatigat[5] cela ne me coûte rien. On n’imprime ici rien de nouveau quoniam in ferventissima tempestate supra modum frigent nostri lucriones[6][7] Nous n’avons ici rien de bon que la Pratique de Houllier [8] in‑fo avec les Commentaires de L. Duret, [9] Valet [10] et Jean Haultin, [11] Io. Cichotii Opusculorum medic. editionem tertiam in‑8o [12] et un in‑12 intitulé Pharos medicorum[13] qui sont des lieux communs tirés ex operibus Gul. Ballonii[14] Ces trois livres sont très bons, et dignissimi qui legantur[7] Je n’ai rien fait imprimer faute de loisir, Carmina secessum scribentis et otia quærunt[8][15][16] André Du Laurens [17] avait en sa maison un Allemand qui travaillait pour lui, et Théodore Marcile, [18] professeur du roi, a revu la latinité et poli tout l’ouvrage. Dans le traité de Crisibus [9] il y a quelque chose de bon, mais il y a de méchants chapitres où il n’y a pas de sens. Le Virgile de Valens Pimpontius [19] est bon, il a été conseiller au Parlement à Paris. [10] M. Tarin [20] mourut trois jours après la feu reine mère, [21] il était dans une démence sénile [22] et avait tout oublié. C’est peu de chose qu’un homme, eheu nos miseros, quam totus homuncio nil est ! [11][23] Mme la duchesse d’Orléans [24][25] est morte ex morbo, non ex veneno. Vale.

Tuus ex animo, Guido Patin.

12. Iulii,1670[12]


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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