L. latine 117.  >
À Johannes Antonides Vander Linden,
le 14 février 1659

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 14 février 1659

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(Consulté le 29/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 78 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, docteur en médecine et professeur à Leyde.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je vous écris pour trois raisons : 1. afin de vous supplier de tenir pour très cher M. Brochant, noble jeune homme parisien qui m’est très attaché, qui vous remettra cette lettre ; [2] 2. afin de saluer de ma part M. Elsevier, [3] de qui j’ai reçu en cadeau deux petits discours que m’a remis un jeune marchand parisien qui, tandis qu’il était en Hollande, s’était rendu à Leyde dans le seul but de vous voir et saluer ; [1] 3. afin de vous donner les titres de trois livres que j’ai tout récemment reçus d’Italie. Les voici : Bibliotheca botanica, seu herbaristarum scriptorum promota Synodia, cui accessit individualis graminum omnium ab auctoribus huc usque observatorum numerosissima Nomenclatura. Io. Antonio Bumaldo Collectore. Ad Illustrissimos Bonon. Senatores archigymnasij ejusdem Civitatis Præsides sapientissimos (Bononiæ, typis Heredis Benatij, 1657, Superiorum permissu, in‑24) ; [2][4] Pestis Neapolitana, Romana et Genuensis, annorum 1656 et 1657 fideli narratione delineata, et commentarijs illustrata, dictante suis Medicinæ practicæ studiosis Petro à Castro, D.M. Physico Veronensi (Veronæ, typis Rubeanis, anno Christi 1657, Superiorum permissu) ; [3][5][6] Io. Rhodii Observationum Medicinalium Centuriæ tres (Patavii, 1657, typis Pauli Frambotti Bibliopolæ, Superiorum permissu, in‑8o)[4][7][8] Hormis cela, je n’ai rien d’autre à vous écrire. Puisse Dieu tout-puissant vous conserver, ainsi que les vôtres, la république des lettres et vos amis, au nombre desquels je me glorifie, me réjouis et m’accorde même la gloire d’appartenir. Vale, mon cher ami, et aimez-moi. Je salue de tout cœur MM. les très distingués van Horne, Gronovius, Nicolaï et Vorst. [9][10][11][12] On proclame et célèbre ici l’immense victoire que les Portugais ont récemment remportée sur les Espagnols. [5][13][14]

Votre G.P. en tout.

De Paris, le 14e de février 1659.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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L. latine 118.  >
À Sebastian Scheffer,
le 7 mars 1659

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 7 mars 1659

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(Consulté le 29/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 78 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Sebastian Scheffer, docteur en médecine à Francfort. [a][1]

Je vous dois des remerciements particuliers pour votre bienveillance et pour l’affection que vous me portez, et me réjouis que vous n’ayez pas perdu le souvenir de mon nom. J’ai bien sûr très souvent pensé à vous, mais je vous écrirai dorénavant et ferai en sorte qu’aucune des lettres que je vous adresse ne se perde. Vous aussi pourrez m’écrire par l’intermédiaire des frères Tournes, imprimeurs de Genève qui se rendent deux fois l’an à Francfort pour vos foires ; [2][3] ils en rapportent des livres, surtout nouveaux, et j’en choisis quelques-uns dans le catalogue qu’ils m’envoient. Si vous preniez soin de faire réimprimer le Lucas Stengel[1][4][5] vous gagneriez certainement l’adhésion de bien des honnêtes gens, et mériteriez même beaucoup du genre humain en rabattant l’impudence de tant de vauriens, chimistes et semi-dogmatiques, [6][7] qui tuent ici communément qui ils veulent avec leur antimoine, [8] abusant de l’horrifiante impunité de notre siècle de fer. C’est pourquoi je vous prie de vous appliquer sérieusement à cette tâche dont, me dites-vous, vous avez le dessein. Il existe en effet bien d’autres traités de même nature qui s’ajouteraient convenablement et facilement au Lucas Stengel, sur le même sujet ; en particulier quelques thèses de médecine que je ne répugnerai pas à vous envoyer à cette fin ; ainsi, [Ms BIU Santé no 2007, fo 79 ro | LAT | IMG] à partir d’un excellent petit livre, vous confectionnerez aisément un centon contre ce médicament vénéneux, dont aujourd’hui un si grand nombre de gens abusent si misérablement ; et votre bonne action pourra ramener nos souffleurs à plus de raison. Je n’ai pas reçu votre livre de Jordanus ; je l’ai demandé au libraire Billaine, qui devait l’avoir reçu de vous pour me le remettre ; il n’était pas alors chez lui, mais sa femme m’a dit qu’ils attendent encore vos paquets de livres et que, s’ils contiennent quelque chose qui me concerne, on me le remettra sans délai et sans faute ; qu’il me soit ou non remis, je vous en remercie tout de même, mais sans comprendre ce qu’est ce livre de Jordanus. [9][10] S’il y a des libraires de Paris aux prochaines foires, ce que j’ignore tout à fait, ils me remettront ce que vous leur confierez ; [2][11] sinon, vous l’enverrez au libraire genevois Tournes, que je connais fort bien et qui m’est très attaché. Toute la rumeur sur cette herbe de Chine, qu’on appelle le thé, s’est transformée en conte ; [12] en effet, c’est pure fable que tout ce que certains vauriens et médicastres auliques[13] qui ont même trompé certains de nos grands princes, ont proclamé sur ses pouvoirs ; cette petite herbe n’en exerce absolument aucun de ceux qu’ont promis Bontius et Tulpius. [3][14][15] Nos boutiquiers le contestent, mais le vrai thé nous manque, il faudrait aller nous en chercher en Chine, mais on y substitue frauduleusement une autre herbe. Je préfère être privé de thé que d’entreprendre un si long et si pénible voyage, laissant ce soin aux compagnons de Loyola. [16] Le charme de la nouveauté trompe le monde : Et nova cuncta placent[4][17] tant en médecine qu’en matière de religion. Si vous désirez quelque chose de Paris, écrivez-m’en je vous prie. Le très savant M. Johann Peter Lotich, [18] qui a publié les Res Germanicæ en deux tomes, que j’ai ici, n’en donnera-t-il pas un troisième, ou son Pétrone enrichi de multiples additions ? [5][19] S’il vit à Francfort et se porte bien, faites-lui savoir, s’il vous plaît, que je suis ici entièrement à son service. Je salue de tout cœur monsieur votre très distingué père, [20] et vous souhaite toute sorte de prospérités. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, ce vendredi 7e de mars 1659.

Votre entier dévoué Guy Patin, docteur en médecine et professeur royal.


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L. latine 119.  >
À Sebastian Scheffer,
le 20 mars 1659

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 79 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Sebastian Scheffer, médecin de Francfort.

Très distingué Monsieur, [a][1]

J’ai bien de quoi vous devoir d’immenses remerciements, et ce pour le livre de votre Jordanus, que notre libraire m’a remis avec deux lettres, la vôtre et celle de votre père. [1][2][3] Dieu fasse que je puisse vous offrir en retour quelque présent à la hauteur de votre générosité et de votre libéralité. Grâce à l’excellent M. Volckamer, [4] j’ai ici le livre de Lucas Stengel contre l’antimoine, et ne le cherche plus. [2][5][6] Je souhaite pourtant qu’il puisse être réimprimé chez vous pour que beaucoup de gens parviennent à se le procurer ; pensez-y donc s’il vous plaît. J’ai envoyé votre autre lettre à Angers. Je salue de tout cœur monsieur votre excellent père, à qui j’offre de bon cœur toute sorte de services. Pour les livres de Quercetanus, [7] je l’aviserai que je n’en désire aucun et que ce chimiste ne vaut rien du tout. [8] Fils d’un barbier de campagne, il n’a jamais été docteur en médecine, mais avait d’abord pratiqué la chirurgie ; [9] l’ayant abandonnée, il est devenu valet de pharmacien ; [10] et ensuite, devenu chimiste en Allemagne, il a dû s’en sauver pour la fausse monnaie dont il avait fait sa pratique, [11] évitant adroitement la corde et les mains du bourreau ; parvenu à Paris, il s’y est acquis la réputation d’un médicastre habile à traiter la vérole, [12] ce qui lui a fait faire fortune et obtenir un brevet de médecin du roi sur la recommandation de quelques courtisans ; moyennant finances, il a acheté des scribes pour lui composer quelques livres qu’il a publiés sous son propre nom, bien qu’il ne sût même pas le latin ; diverses gens avaient écrit pour lui, mais surtout un certain de Burgo, médecin chimiste de Poitiers. [3] Quand il vivait en Allemagne, chez le comte Palatin du Rhin et chez le landgrave de Hesse, il avait appris l’art des orfèvres et s’était instruit dans la colliquation des métaux ; [4][13] d’où, avec l’aide de la chimie, il parvint à faire de la fausse monnaie et pour ne pas périr en Allemagne, malum pedem retulit in Galliam ; [5][14] et ce misérable vaurien est mort à Paris en 1609, d’un squirre dans le pancréas. [6][15][16] Ce fut un homme fort intempérant, qui a mené une vie extrêmement dissolue, puisqu’il abusait à l’excès du vin pur et des plaisirs de l’amour. Voilà qui vous donne en peu de mots un abrégé de la vie de ce personnage qu’avaient fort bien connu les hommes honnêtes et dignes de créance qui me l’ont racontée. [7][17] Je ne fais aucun cas de ses écrits, qui ne sont pas de lui et ne méritent ni louange ni réfutation. Je n’ai jamais vu ses Opuscules posthumes sur les secrets ; [8] de là est pourtant peut-être venue la rumeur disant qu’il proclamait chez les gens de la cour (espèce d’hommes qui souvent trompe et extravague, tout autant qu’elle est trompée) qu’il possédait quantité de secrets contre toutes les maladies, même désespérées. Les chimistes ont coutume de mentir ainsi ut faciant rem, si non rem, quocumquemodo rem[9][18] Il disait à tout le monde que ses remèdes étaient mystiques et séraphiques ; mais alors il se gaussait sans retenue de la sottise des Parisiens, en disant : Ô que ce peuple est donc facile à tromper ! Gens à qui, bien sûr, il vendait tous les jours au prix fort ses poudres, ses pilules, pour ne pas dire ses breloques ou ses poisons chimystiques. Mais laissons là ce fumivendulus[10][19] et venons-en à un autre.

Il s’agit de Borel, qui a effectivement publié quelques Observationes, mais de nulle importance. [11][20] Il n’a pas encore 40 ans, il n’a jamais exercé la médecine et s’est pourtant proclamé médecin. Il diffère néanmoins beaucoup de Quercetanus en ce que ce dernier était très riche, tandis que Borel, qui eût voulu se dire médecin et être tenu pour tel, n’était pas loin d’être mendiant. Il a vécu ici pendant plus de deux ans. [Ms BIU Santé no 2007, fo 80 ro | LAT | IMG] Comme il ne faisait pas fortune, il en est parti pour l’Angleterre, puis la Hollande ; après quoi, ayant compris que de telles pérégrinations lui réussissaient médiocrement, il est revenu à Paris, quémandant alors pitoyablement quelque stratagème lui donnant une chance de loger en lieu sûr, alors qu’il n’avait aucune ressource ; et comme il manquait des autres choses, et de presque tout, il a entrepris de marchander sa religion. Peut-être n’en avait-il alors aucune de solide, et il pensa s’en procurer une dont il pût tirer du pain et le reste de ce qui est nécessaire pour manger et se vêtir ; c’est qu’on juge toujours meilleure et préférable la religion qui peut nourrir celui qui la pratique. Je me souviens qu’il m’a alors demandé (il m’avait vu chez Pierre Gassendi, {succombant à une maladie mortelle,} [12][21] professeur royal de mathématiques, mon collègue et ami, dont j’étais le médecin depuis quelques années) de bien vouloir le placer dans quelque maison opulente où il gagnerait sa vie comme précepteur des enfants ou comme bibliothécaire. Ce qu’il souhaitait ne me plaisant point et voulant me dérober poliment, j’ai allégué cette Religion réformée dont il faisait profession : elle ferait qu’il peinerait, voire échouerait à trouver un emploi dans une cité certes très grande et très peuplée, mais largement et excessivement vouée aux rites romains, où loyolites et autres moines sont si puissants ; mais lui, esquivant ma réponse et voulant se jouer de moi, me rétorqua aussitôt qu’il ne se souciait pas le moins du monde de cette Religion réformée et qu’il embrasserait, quelque qu’elle fût, celle que voudraient les gens avec qui et par le moyen de qui il pourrait s’enrichir largement. Il plaisantait, mais peut-être parlait-il sérieusement ; j’ai donc ri et laissé là cet homme. [22] Mais enfin, ruiné et sans soutien d’aucun ami, pour ne pas tomber dans une plus rude pauvreté ou pour n’être pas contraint à mourir de faim, il est retourné dans sa patrie, savoir la ville de Castres, [23] située en Languedoc, non loin de Montpellier ; d’où j’ai appris, mais ce n’est encore qu’une rumeur incertaine, qu’il est mort d’une fièvre continue en refusant qu’on emploie la saignée pour la soigner. [24][25] Ainsi ce vaurien ignorant, et le plus menteur des imposteurs, a-t-il bien mérité sa mort, d’autant qu’il a inventé quantité de sottises et a impudemment menti dans ses Observationes[13]

J’ai ici entre les mains quelques manuscrits de Caspar Hofmann, où il y a ce livre de Humoribus[14][26] Si la guerre ne nous en empêchait, nous pourrions trouver des imprimeurs capables d’en faire deux gros volumes in‑fo ; mais auparavant, nous avons besoin de cette paix dorée, dont on débat maintenant. [27] Dieu fasse qu’elle nous vienne vite et que l’Europe tout entière en jouisse avec très grand bonheur pendant de nombreuses années. Je salue de tout cœur monsieur votre incomparable père et souhaite que vous-même jouissiez d’une belle santé. Vale et aimez-moi.

De Paris, le 20e de mars 1659.

Votre Guy Patin en toute franchise.


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L. latine 120.  >
À Christiaen Utenbogard,
le 20 mars 1659

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Christiaen Utenbogard, le 20 mars 1659

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 79 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Christiaen Utenbogard, à Utrecht.

Perle des amis, [a][1]

Si vales, bene est, ego quidem valeo[1] Dans les lettres que j’ai adressées à notre très cher ami M. Vander Linden, [2] je vous ai très souvent salué et me suis inquiété de votre santé ; mais je vous écris maintenant et vous envoie des graines que notre collègue Denis Joncquet m’a données pour vous ; [3][4][5][6][7] il vous en procurera beaucoup d’autres, comme il me l’a très souvent promis. Il vous salue ; il a un jardin très fourni en quantité de plantes, jusqu’à presque deux mille variétés. Il pourra vous en envoyer et le fera volontiers ; mais il demande que vous nous adressiez un catalogue de celles que vous avez dans votre jardin pour voir ce qui vous manque et ensuite vous expédier ce que vous demanderez. Il a composé un Nomenclator de toutes ses plantes, qu’il fera imprimer le mois prochain ; j’en enverrai pour vous un exemplaire à M. Vander Linden après Pâques. [2][8] M. Brochant nous a ici écrit des merveilles sur vous et sur votre candeur d’âme ; je vous remercie tant qu’il m’est possible pour l’avoir reçu avec tant de générosité et de distinction. [9] {Un médecin de Poitiers nommé François Umeau, petit-fils de celui qui a écrit sur la rate en 1578, a publié un opuscule adversus Circulationem sanguinis Harveïanam ; je vous en enverrai un exemplaire par l’intermédiaire de M. Vander Linden.} [3] Nos imprimeurs n’entreprennent ici rien de nouveau en raison de l’indigence et de la misère publiques, [10] qui dureront aussi longtemps que durera notre stupidité. Il est ici question d’une paix universelle, mais question seulement ; [11] je crains très vivement que jamais ne nous apparaisse cette déesse, [12] si fort qu’on la puisse désirer. Don Juan d’Autriche, naguère gouverneur de la Flandre espagnole, s’en retournant en Espagne (d’autres disent au Portugal, pour y faire la guerre), s’est ici arrêté quatre jours ; il a vu et salué une fois notre roi, mais en échangeant peu de paroles, more Magantum[4][13][14] Nous avons ici un opuscule nouveau adversus Circulationem sanguinis Harveïanam par un certain François Umeau, médecin de Poitiers ; [5][15][16][17] il est le petit-fils de celui qui a écrit de Liene au siècle précédent, en l’an 1578. Du Laurens et Riolan l’ont mentionné dans leurs œuvres anatomiques ; [6][18][19][20][21][22][23][24] je vous en enverrai un exemplaire dans le paquet de M. Vander Linden. On imprime à Strasbourg une Nova Methodus medendi particularis du très distingué M. Melchior Sebizius qui a écrit tant d’autres choses, dont beaucoup sont excellentes. Je désire au plus haut point voir cette Nova Methodus[7][25] Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 20e de mars 1659.

Votre Guy Patin de tout cœur.


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À Johannes Antonides Vander Linden,
le 28 mars 1659

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 80 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Vander Linden, docteur et professeur de médecine à Leyde. [a][1]

Même si j’ai peu à vous dire, je vous écris néanmoins pour vous faire savoir que je vous suis tout dévoué, que je suis en vie et me porte bien. À son retour d’Italie, quelqu’un m’a dit avoir quitté le Danois Johannes Rhodius à Padoue, cloué au lit et en péril de mourir. [1][2][3][4] Nous avons ici le nouveau livre de François Umeau, médecin de Poitiers, intitulé Exercitatio anatomica adversus circulationem sanguinis Harveïanam[5][6][7] Il est le petit-fils de François Umeau, qui a écrit de Liene en 1578, et qu’ont cité Du Laurens, Riolan et d’autres anatomistes. [2][8][9][10][11] Nous avons aussi le Pietro Castelli de Hyæna odorifera, in‑12[3][12][13] Vous avez sans doute déjà ce dernier, je vous enverrai l’autre. Je ne doute pas que vous ayez vu les deux livres de Chrysostome Magnen de Manna et Tabaco, réédités à La Haye, comme j’apprends, car l’exemplaire que j’en ai ne porte pas de nom de ville ni d’imprimeur. [4][14][15][16] Nos chefs se préparent à une nouvelle guerre, tam Ruber et talaris, quam atri et alte cincti ; [5][17] tous les discours sur la paix se sont évaporés. [18] Vale et aimez-moi.

De Paris, ce vendredi 28e de mars 1659.

Votre Guy Patin de tout cœur.


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À Johannes Antonides Vander Linden,
le 11 avril 1659

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 11 avril 1659

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 80 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, à Leyde.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Le 3e d’avril, notre ami le libraire M. Le Petit, [2] m’a remis votre très plaisante lettre datée du 20e de mars ; j’y ai lu que vous avez bien reçu ma précédente, [1] ainsi que le paquet de livres, dont j’apprends qu’ils vous ont plu, et m’en réjouis. L’adversaire de Philippe Douté lui prépare une réponse pro succo Cyrenaïco, et elle est déjà sous presse ; j’imagine que Douté lui répondra sans aucun doute, et vous procurerai tout cela. [2][3][4][5] M. Brochant, docte, excellent et noble Parisien, vous rendra visite pour vous voir et connaître. [6] Il y a huit jours, je lui ai envoyé une nouvelle lettre pour vous ; elle est courte et je vous y avertissais que Johannes Rhodius va très mal à Padoue, en proie à une maladie qui peut l’emporter. Celui qui me l’a relaté revenait d’Italie où il l’avait vu. Si cela est vrai, comme je le pense, Johannes Rhodius a sans doute déjà cessé de vivre ; je pense donc que nous devons dire adieu à son Celse, que vous attendrez désormais en vain. [3][7][8][9][10] J’avais prié un autre jeune Parisien, marchand qui ne manque pas de savoir, de passer vous voir et saluer de ma part ; mais vous étiez alors absent. Il a pourtant vu M. Elsevier [11] qui lui a fait don pour moi de ces deux Orationes dont je vous avais alors écrit, savoir celles de MM. Gronovius et Sylvius, dont je vous remercie à nouveau. [4][12][13] M. Drelincourt, qui est un jeune homme affable et savant, est venu me voir ; il est médecin du maréchal de Turenne et le très aimable fils d’un excellent père ; [5][14][15][16] il m’a disertement et abondamment exprimé votre affection pour moi ; ce qui pourtant m’était par ailleurs fort bien connu et manifeste. Je n’ai reçu aucune réponse de Simon Moinet, je lui écris donc à nouveau pour l’avertir qu’il est extrêmement oublieux de ses affaires et de ses devoirs ; [17] vous tiendrez, je vous prie, ma lettre pour fort recommandée. Melchior Sebizius est un homme excellent et très savant, c’est pourquoi il est digne d’être grandement loué. [18] J’ai correspondu quelquefois avec lui ; quand vous lui écrirez, je vous serai très reconnaissant de le saluer de ma part, ainsi que son fils, M. Albrecht, professeur de médecine. [19] Je suis débiteur de son père à plusieurs égards, et respecte et admire supérieurement ce vénérable vieillard qui a gratifié et illuminé notre siècle de tant de savants écrits. Si l’Europe jouissait de la paix universelle, [20] qui lui manque tant, il serait très bon de recueillir toutes ses œuvres, qui formeraient trois ou quatre grands tomes in‑fo. Cet excellent auteur n’a rien de chimique, de paracelsiste ou de charlatanesque ; [21][22][23] comme un honnête homme, il marche sur la voie royale, sans fard ni duperie, à la manière des Anciens. De jour à autre et non sans grande impatience, j’attendrai son dernier livre qui est maintenant sous la presse : c’est la Methodus particularis, nova arte conscripta ; [6] après en avoir élaboré tant d’autres, il conclura peut-être sur ce livre et achèvera la comédie et la farce de la vie, car j’apprends qu’il a déjà dépassé l’âge de 80 ans. Pour vous et pour le bien public, Dieu fasse que vous réussissiez dans votre souhait de recueillir et éditer toutes les œuvres de Caspar Hofmann, [24] le second Galien de Bavière. Jamais il ne tiendra à moi qu’une entreprise d’une telle ampleur ne progresse heureusement, car elle pourra admirablement promouvoir les études des médecins, qu’ils soient débutants ou accomplis. M. Volckamer est bon et sage, [25] et jamais il ne refusera de prêter son concours, ses soins ou sa peine, ou du moins ses conseils à un projet d’une si grande importance. Je l’ai toujours reconnu pour un homme très juste, et pour un fidèle et constant ami. J’ai récupéré les manuscrits que j’avais envoyés à Lyon et les ai ici, avec d’autres qui sont excellents et valent vraiment leur pesant d’or ; [26] en temps et lieu opportuns, je ne les refuserai jamais aux Elsevier pour qu’ils les impriment et les diffusent à l’intention du bon public. Dieu fasse qu’il en soit vraiment ainsi. Mes fils vous saluent et vous rendent grâce pour votre affection. [27][28] Vale, mon très cher ami, et aimez-moi.

De Paris, le 11e d’avril 1659.

Votre entièrement dévoué Guy Patin.

Il y a presque un an que M. Le Petit, le libraire, m’a remis votre paquet où se trouvaient le Grotius, le Rivet, etc. [29][30] Quand je l’ai reçu, j’ai offert de lui régler le prix du port, ce qu’il a refusé, et m’a quitté là-dessus. Voici six jours qu’il m’a réclamé cette somme ; je lui ai aussitôt reparti que je la lui avais offerta alors, mais qu’il l’avait refusée. Je lui ai pourtant promis que je le satisferai et m’exécuterai quand j’aurai repris mes leçons au Collège royal, après les fêtes de Pâques. [31] Cet argent ne me grèvera en aucune façon, mais mais voyez si quelqu’un d’autre ne vous l’a pas réclamé entre-temps, de façon à ne pas payer deux fois une seule et même facture de port[7] Vale.


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L. latine 123.  >
À Johannes Antonides Vander Linden,
le 8 mai 1659

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 8 mai 1659

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(Consulté le 29/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 81 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, à Leyde.

Très distingué Monsieur, [a][1]

La gravité de votre maladie m’a épouvanté. Dieu fasse que vous vous portiez mieux et que je sois délivré de cette crainte. La phlébotomie peut faire disparaître à la fois la maladie et sa cause, et ses bons effets peuvent rapidement vous soulager. Prenez donc garde à ne pas avoir d’aversion pour un si grand remède[2] La purgation douce, répétée deux ou trois fois, avec séné et sirop de roses pâles ou de fleurs de pêcher, mais sans du tout de scammonées, emportera heureusement les reliquats de votre mal. [3][4][5][6][7] Agissez donc en sorte qu’avant la fin de ce mois, je reçoive l’agréable nouvelle de votre meilleure santé. Votre dégoût des aliments est pour moi de mauvais présage s’il ne disparaît pas rapidement pour laisser place à un louable appétit. Je ne me soucie pas de votre portrait pour le moment : ne vous préoccupez que de mieux vous porter, et consacrez-vous-y tout entier ; mais après que vous aurez recouvré une parfaite santé, nous penserons à ce tableau. [1][8] Mes deux fils vivent et se portent bien : ce matin, j’ai été appelé en consultation avec Robert pour une fièvre quarte, [9][10][11] et hier soir, avec Charles, pour une douleur néphrétique. [12][13] Tous deux étudient avec diligence et s’appliquent avec bonheur aux opérations du métier ; on m’appelle souvent en consultation avec eux et je me réjouis que beaucoup de gens les apprécient. Ils habitent des logis distincts du mien ; [14] chacun a sa propre maisonnée : valet, servante, cheval et bibliothèque ; mais aucun n’a encore d’épouse. [2] Nous ne penserons pas à mariage tant que la paix universelle ne sera pas rétablie ; il en est fortement question et tous les braves gens l’espèrent ; Dieu fasse qu’elle nous vienne vite. [15] L’éminentissime Mazarin, premier ministre de notre royaume, a récemment souffert de podagre ; [16][17][18] mais ensuite, il a été pris des douleurs néphrétiques les plus aiguës et les plus atroces ; [19] pour les apaiser, on l’a saigné six fois ; [20] enfin, il a expulsé un très gros calcul. On dit pourtant qu’il ne s’en trouve pas mieux, et certains suspectent qu’un autre plus grand calcul ne subsiste dans la vessie, qu’aucun autre recours que la lithotomie ne pourra retirer de là. [21][22] On dit que le Jupiter capitolin, ou ce pape qu’on appelle Alexandre vii, est devenu fou et qu’il est tombé en démence sénile. [23][24][25] Je ne me soucie aucunement que les grands de ce monde, les maîtres des affaires, soient ou non bien portants ; je m’inquiète seulement de vous, et prie à genoux Dieu tout-puissant de remettre vite en meilleure et plus solide santé. Vale et envoyez-moi sans tarder la nouvelle de votre rétablissement.

De Paris, le 8e de mai 1659.

Votre Guy Patin de tout cœur.


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L. latine 124.  >
À Johannes Antonides Vander Linden,
le 30 mai 1659

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(Consulté le 29/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 81 ro | LAT | IMG]

Au même. [1]

Très distingué Monsieur, [a][1]

J’ai lu votre dernière lettre, que vous aviez envoyée à M. Bigot (je pense qu’il n’est pas encore abbé ; en attendant, je lui souhaite pourtant quelque opulente et excellente abbaye, ce qui peut difficilement s’obtenir en France puisqu’on y vit maintenant à crédit). [2][2] Je me réjouis que vous vous portiez mieux, mais attachez-vous à raffermir et renforcer votre santé de jour en jour, afin que nous nous réjouissions alors pour de bon de votre rétablissement. Je vous remercie pour Simon Moinet, [3] je connais l’oiseau depuis longtemps, puisse-t-il devenir plus raisonnable désormais ; le fait est qu’il a une mère obstinée et impie, mais impotente et plus que septuagénaire : dabit Deus his quoque finem[3][4] Je ne sais rien de neuf sur Johannes Rhodius ; [5] j’ai cependant écrit à son sujet à un ami de Venise, [6][7] pour qu’il nous avertisse ou de sa mort, ou de son rétablissement. [4] J’attendrai de vous ces deux opuscules dont vous m’écrivez, de ætate Mundi, d’Isaac Vossius et Georg Horn. [5][8][9][10] Il a été dernièrement question de ces deux petits livres et de la dispute dont ils traitent un après-dîner chez M. de Lamoignon, premier président du Parlement de Paris, homme savant et protecteur des savants, que je vais voir une fois chaque semaine pour dîner avec lui ; [11] mais c’est comme Pétrone, l’Arbitre des élégances, en avait coutume avec ses amis, erudito luxu[6][12][13] Là-dessus, comme il me demandait ce que je pensais, j’ai répondu, en prenant saint Thomas d’Aquin à témoin, [14] que la question ne doit pas être écartée sur la seule autorité de la Sainte Écriture, quæ si non esset, certe Mundus ipse longe senior deprehenderetur quam vulgo putatur[7][15] comme le très grand Galileo Galilei avait coutume de dire en privé à ses amis. [16] Le premier président a souri de ma réponse et imposé qu’on mît fin à cette discussion, certes curieuse mais un peu oiseuse. J’ai souvent loué Johann Wier et même publiquement, et me réjouis, non sans gourmandise, [8][17] qu’on imprime ses œuvres réunies ; j’attends donc cela, de même que l’Historia Indica de Willem Piso, etc. [9][18] Comment M. Gronovius se porte-t-il et à quoi s’occupe-t-il ? [19] Si Elsevier a imprimé un livre français sous ce titre, Le Cabinet de la Maison d’Autriche[10][20][21] envoyez-m’en, je vous prie, un exemplaire, avec les autres que contiendra votre paquet. J’ai remis votre lettre au très distingué M. Rompf. [11][22] Tulpius ne songe-t-il pas à une nouvelle édition de ses Observationes ? Je souhaite qu’il la fasse. [12][23] Vale et aimez-moi.

De Paris, ce vendredi 30e de mai 1659.

Tout à vous, Guy Patin.

[Ms BIU Santé no 2007, fo 81 vo | LAT | IMG]

Petrus Bertius a jadis vécu ici chez nous ; avant de changer de religion, il avait habité et enseigné à Leyde. [24][25] Je me souviens l’avoir vu ici en 1620 et il m’avait recommandé de lire les Colloques et les Epistolæ d’Érasme, [13][26][27] écrivain qu’il louait très hautement et que, pour son immense mérite, il plaçait au-dessus de presque tous les autres. Il fut ici professeur royal de géographie en notre Collège de France, et il mourut en 1629 d’une dysenterie atrabilaire et fort âgé. [14][28][29] Il a laissé de nombreux fils, dont presque tous ont été moines dans l’Ordre des carmes déchaussés, selon la réforme de la bienheureuse Thérèse, femme d’Espagne. [30][31] Je voudrais savoir de vous si certains de ses fils vivent encore en Hollande, en particulier celui qui s’appelle Franciscus : est-il mort, quand et où ? Enquerrez-vous s’il vous plaît de ce Franciscus auprès de vos amis, ou interrogez vos anciens, et écrivez-m’en quand il vous plaira. [15] Vale.


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L. latine 125.  >
À Sebastian Scheffer,
le 22 août 1659

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[Ms BIU Santé no 2007, fo 81 vo | LAT | IMG]

Au très distingué Sebastian Scheffer, à Francfort.

Très distingué Monsieur, [a][1]

J’ai reçu vos trois lettres, pour lesquelles je vous dois réponse et aussi de profonds remerciements, tant pour elles que pour le paquet de livres que M. de Tournes m’a fait parvenir. [2] Outre les trois tomes des Consiliorum medicinalium de Guillaume Baillou, avec les libri Epidemiorum, seuls vous restent à avoir de Morbis Mulierum, etc. [1][3] Je vous les envoie avec certaines autres nouveautés. S’il reste ici quelque chose que vous désireriez, écrivez-moi, ou plutôt ordonnez-moi, en vertu de cet empire que vous avez sur moi, car vous avez fait de moi votre entier dévoué, tant par votre franchise vraiment authentique que par votre générosité, laquelle je reconnais très volontiers ; mais Dieu fasse que je puisse vous rendre la pareille et même plus. Pour l’argent, vous n’avez pas à vous en soucier sinon pour que je vous rembourse celui que je vous dois, et je conviens très franchement vous en devoir beaucoup. Saluez de ma part, je vous prie, M. Lotich ; je souhaite que son Pétrone soit rapidement mis sous la presse, achevé en tous points. [2][4][5] Dans peu de temps, soit après le 15e de septembre, quand j’aurai terminé mes leçons publiques, [3][6] j’éplucherai tous ces livres que vous m’avez envoyés. Je me demande bien pourquoi et comment les universités de votre pays penseraient à rééditer Van Helmont, médicastre ignorant et immonde vaurien. [4][7] Si vous obtenez enfin le Stengel et en procurez une nouvelle édition, vous vous attacherez tout à fait l’extrême reconnaissance du genre humain contre la tyrannie des chimistes et la honteuse impunité de notre siècle de fer. [5][8][9][10] Je fais grand cas des thèses et des dissertations académiques car on peut toujours y cueillir quelque chose de bon. S’il vous en tombe sous la main, achetez-les-moi et envoyez-les-moi par l’intermédiaire des frères Tournes. [11] J’ai entièrement lu votre Introductio in artem medicam, sous la présidence du très distingué Conring. Si vous songez à la faire réimprimer, je vous enverrai une petite liste de certaines choses qui ont besoin d’y être corrigées. [6][12] Je recevrai volontiers le Thessalus in Chymicis redivivus de Billich, [7][13][14] avec les Observationes de Lommius. [8][15] Dieu fasse que vous rééditiez vite le petit livre du très distingué Hofmann, notre ami de jadis, de usu Lienis, Cerebri et de Ichoribus ; si vous me le dédiez, je vous le dis franchement, vous gagnerez ma profonde reconnaissance en raison de la vive amitié qui m’a lié à ce très savant homme aussi longtemps qu’il a vécu. [9][16] Pour ce chevalier anglais, Kenelm Digby, j’ai ouï dire qu’il est néanmoins très savant et [Ms BIU Santé no 2007, fo 82 ro | LAT | IMG] très diligent dans les sciences naturelles ; je crois qu’il a publié quelque chose de Immortalite animæ et de unguento sympathico ; je n’ai pas ces livres, mais vous les achèterai si vous voulez. [10][17][18][19] J’embrasse et salue de tout cœur le vénérable vieillard qu’est monsieur votre père. [20] Quant à vous, très distingué Monsieur, vale et vive, et continuez de m’aimer comme vous faites.

Votre Guy Patin de tout cœur, docteur en médecine de Paris et professeur royal.

De Paris, ce vendredi 22e d’août 1659.


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À Johannes Antonides Vander Linden,
le 28 août 1659

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Au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, etc.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Même si depuis longtemps il ne s’est rien passé dont j’aie à vous écrire et si j’ai à peine de quoi le faire, me voici pourtant qui vous écris pour répondre à vos deux lettres. Je vois de temps en temps M. Rompf ; [2] c’est un honnête homme, loyal et intelligent, et, dirai-je sincèrement, digne de l’affection de tous les braves gens. Vous n’avez donc pas à me le recommander, je préférerais que vous me recommandiez à lui ; il n’a absolument aucun besoin d’être introduit auprès de qui que ce soit car il me paraît exactement semblable à la Vertu, dont le poète a dit qu’elle est Divitiis animosa suis[1][3][4] J’attends encore du libraire de Lyon la feuille du Gassendi qui vous manque, je vous l’enverrai dès que je l’aurai obtenue. [2][5] J’ai ici un petit paquet que je remettrai au commis de M. Elsevier ; il demeure ici en attendant ses livres qui n’ont pu être transportés à Paris en raison des vents défavorables. [3][6] Le très distingué M. Bigot vous salue (nous lui souhaitons un riche et opulent évêché, mais il ne l’obtiendra pourtant que s’il l’achète argent comptant, car c’est ainsi que nous vivons ici, et il n’y a pas d’autre moyen pour obtenir les bénéfices ecclésiastiques). [4][7] Je lui ai montré votre dernière lettre. Il partira demain visiter toute l’Italie ; puisse Dieu notre Seigneur y conduire et en ramener cet excellent homme. J’attendrai patiemment ces livres que vous dites m’envoyer et dont m’a ici parlé M. Ledenam ; [5][8] mais en attendant, je vous remercie tant que je puis pour tous ces bienfaits. Si Vossius et Horn en écrivent plus sur cette question si embrouillée, il faudra que j’aie cela. [6][9][10][11] Je salue les très distingués MM. Gronovius, Horn, van Horne et Utenbogard ; [10][12][13] tout comme vous-même, que je tiens pour la fleur, et même le chef et le prince des amis. Vale donc, très éminent Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites.

De Paris, ce 28e d’août 1659.

Guy Patin.


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