L. latine 136.  >
À Johannes Antonides Vander Linden,
le 10 juin 1660

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 10 juin 1660

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(Consulté le 19/04/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 85 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, à Leyde.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Si je vous écris plus rarement, [1] n’y voyez pas motif à moins bien me juger ou à douter de mon amour pour vous, car je pense à vous très souvent et même quotidiennement. Je vous apprête un paquet ; mais comme il peut se faire que vous ne le receviez pas de sitôt, je voudrais vous avertir, pour votre nouvelle édition des de Scriptis medicis[2] que j’ai ici un petit livre nouveau à vous envoyer, dont voici le titre : Vita Cl. Galeni Pergameni, Medicorum Principis, ex propriis Operibus collecta, per R.P. Phil. Labbeum, Soc. Iesu Presbyterum : Ad V. Cl. Guidonem Patinum, Doctorem Medicum Parisiensem, et Professorem regium, etc. [2][3][4] Si je rencontre quelqu’un qui part en Hollande, je vous l’enverrai sûrement car c’est un opuscule de maigre volume. Suivent encore deux autres titres : le premier est Ant. Menjot, Doct. Med. Febrium malignarum historia et curatio. Accesserunt Dissertationes Pathologicæ, De Rheumatismo, de bombis aurium, de Catalepsi, de Incubo, de spuria convulsione, et spasmo Cynico, de Delirio in genere, de Paraphrosyne, de furore uterino. Parisijs, apud Casparum Meturas, via Iacobea, sub signo SS. Trinitatis, prope Mathurinenses, m. dc. lx. ; [3][5][6][7][8][9] le second est Causæ fluxus et refluxus Maris, Ventorum et febris intermittentis. A M. Iacobo le Royer in supremo Normaniæ Senatu Causidico. Felix qui potuit rerum cognoscere causas. Parisijs, Apud Io. de la Caille, Regis Typographum, via Iacobea, ad insigne trium Coturnium, 1660[4][10][11] Pour notre ami M. Rompf, je n’en ai pas eu d’autre nouvelle depuis qu’il est parti pour Strasbourg ; j’attends de jour à autre quelqu’une de ses lettres. [12] Que nous préparent vos imprimeurs ? Les lettres de Vossius, de Grotius, de Heinsius, de Languetus ne roulent-elles pas sous la presse ? [5][13][14][15][16] Que doit-on attendre de nouveau venant de Rivet ? [17] Quand paraîtront le Thesaurus linguæ Latinæ de Vossius et ses autres ouvrages posthumes, et votre Wierus ? [6][18] Mes deux fils vous saluent. La célébration des noces nous a entièrement accaparés ces huit derniers jours : notre Robert s’est marié avec une jeune fille, belle, bien élevée et riche ; depuis plus de trente ans, j’ai été le médecin de toute sa famille, grands-parents, père, mère et autres aînés ; intus et in cute novi[7][19][20][21][22] Béni soit le Christ pour de telles noces ! Charles ressent de l’aversion pour les épousailles, ou du moins en a-t-il éprouvé jusqu’à présent : il préfère, dit-il, étudier et se consacrer à la lecture des meilleurs livres ; ce dont je me contente de sourire. [23] N’avez-vous pas vu le livre médical de M. Deodati, médecin de Genève ? Par Jupiter, qu’en pensez-vous ? [8][24] L’auteur m’a lui-même écrit, supportant mal que tant de fautes typographiques se soient glissées dans l’édition de son livre ; mais aujourd’hui on n’imprime guère les livres autrement, en particulier si les auteurs sont loin. Nous n’avons ici rien de nouveau, mais nous attendons avidement, jour après jour, de savoir si notre roi a épousé la fille du roi d’Espagne, [25][26][27] et si Charles ii a été rétabli dans son royaume d’Angleterre, où je vois une étonnante inversion des choses et un changement presque incroyable. [9][28] Martial l’a certes dit justement et exactement : Reges et Dominos habere debet, qui seipsum non habet[10][29] Mais vous, très distingué Monsieur, vive et vale, de sorte que je vous conserve pendant de longues années, moi qui suis votre G.P. de tout cœur.

De Paris, le 10e de juin 1660.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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