L. latine 306.  >
À Johann Georg Volckamer,
le 1er août 1664

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 1er août 1664

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(Consulté le 29/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 173 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Georg Volckamer, à Nuremberg.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Voici que je reçois par notre ami M. Picques, [2] ce 28e de juillet, votre dernier paquet, où j’ai trouvé tout ce que promettait votre liste. J’aurais souhaité que vous eussiez indiqué le prix de tout cela, je l’aurais réglé à M. Picques, pour qu’il vous le remboursât. Comme vous l’avez voulu, j’ai envoyé il y a deux mois à Lyon, à notre ami M. Charles Spon, [3] tous les livres de Guillaume de Baillou, [4] médecin de Paris. J’ai cherché, mais n’ai pas trouvé les Dædalmata de Chifflet et les Epistolæ d’Aristénète ; [5][6] si elles se présentent, je ne les laisserai pas passer. [1] Je vous sollicite à nouveau pour ce que je vous ai demandé le 16e de mai dernier. [2] J’ai ici le Theatrum sympatheticum qu’on a récemment publié chez vous, mais suis peiné qu’on y ait omis un chapitre distinct sur ce sujet, l’unguentum hopliatricum, dont traite le livre i de la Physica du très distingué Bartholomäus Keckermann. [3][7][8][9] Je salue vos illustres compatriotes, MM. Richter, [10] Felwinger, [11] Dilherr, [12] Conring, [13] Werner Rolfinck, [14] et autres lumières de notre siècle. Que Dieu tout-puissant protège W. Rolfinck, homme digne de louange, auteur si heureux et si savant, dont je tiens toutes les œuvres en haute estime. Mais qu’est-il advenu de votre Philippus Carolus après qu’il eut quitté votre pays ? [15] Où s’en est-il allé ? Je voudrais savoir s’il est devenu papiste, s’il s’est fait moine. [16] Qui sont cet Eckard Leichner [17] et ce Johann Theodor Schenk, auteur d’une Historia generalis plantarum ? [4][18] Si quelque chose de tel se publie dorénavant à Altdorf, Iéna, Leipzig, Helmstedt ou ailleurs, j’entends des thèses médicales ou philosophiques, ou des discours académiques, achetez-les-moi donc s’il vous plaît, je vous en rembourserai le prix de bon cœur ; [19][20][21][22] je les recevrai comme un grand bienfait et vous en serai reconnaissant. Les opuscules qu’a écrits Philippus Carolus ne me déplaisent pas, mais ceux de Rolfinck me plaisent énormément parce qu’il écrit avec élégance et précision. Je vous ai demandé si le très distingué Thomas Reinesius avait jadis publié un discours énonçant que licere Medico præparare medicamenta, ea sibi habere secreta, eaque divendere ægrotantibus[5][23] Ôtez-moi, s’il vous plaît, de ce doute ; néanmoins, quoi que vous me répondiez ou que ce grand homme ait conclu, Hippocrate, [24] entre autres demandes, dans son traité De la Bienséance, interdit l’apempolêsis, qui est le trafic et la vente des médicaments, etc. Voyez Foës, dans l’Œconomia Hippocratis[6][25] N’y a-t-il pas aujourd’hui quelque illustre professeur de Wittemberg qui enseigne la médecine dans la chaire qu’a occupée Daniel Sennert il y a 30 ans ? [26] Cette Université n’est-elle pas parmi les célèbres de votre Allemagne ? N’y imprime-t-on pas quelques thèses ou disputations médicales, comme à Iéna et à Helmstedt ? Un savant homme de chez nous possède le fragment de Pétrone récemment arrivé d’Italie ; s’il le fait imprimer, comme on l’espère, [7][27][28] je vous en enverrai quelques exemplaires, pour vous et [Ms BIU Santé no 2007, fo 174 ro | LAT | IMG] nos amis, savoir MM. Richter, Dilherr, Felwinger, Rolfinck, Conring. Récemment, est venu en cette ville un légat romain, cardinal et neveu du pape par son père, pour confirmer la paix entre le pontife et notre roi. [29][30][31] On ne sait rien des autres affaires, ce sont les arcanes du gouvernement et du siècle auquel Dieu nous a réservés. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 1er août 1664.

Vôtre de tout cœur, G.P.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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