L. latine 343.  >
À Johann Daniel Horst,
le 4 mars 1665

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 4 mars 1665

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1376

(Consulté le 25/04/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 186 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Daniel Horst, docteur en médecine, à Francfort.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Nous avons enfin obtenu le privilège que vous convoitiez et attendiez : je l’ai entre les mains et sous les yeux ; je le confierai à Sebastian Switzer, [2] quand il quittera cette ville pour rentrer dans votre pays.

Ce 1er de mars. Il m’a été remis hier, je l’ai reçu de M. Longuet, grand audiencier[3] qui a diligemment fait avancer notre requête et a obtenu, par un seul et même brevet royal, l’autorisation d’imprimer deux livres ; ce que j’ai sciemment demandé pour que l’affaire tarde moins. Il vous appartiendra de scinder ce double privilège et de placer chacun d’eux à la place qui lui revient. Je ne vous écris rien du montant des frais car je l’ignore encore. J’irai voir M. Longuet pour le remercier et régler sa dépense. M. le chancelier Pierre Séguier [4] a inscrit de sa propre main la durée du privilège, qui est de sept années ; mais il n’a pas concédé cela sans en avoir été prié par M. Longuet, parce que, chez ces messieurs, la coutume est de n’accorder de privilège qu’à un seul livre à la fois. Mon fils Robert s’est engagé, [5] auprès de M. Longuet et du secrétaire du roi qui a rédigé et présenté le brevet, à remettre cinq exemplaires de l’ouvrage, savoir deux pour la Bibliothèque royale, [6] deux pour M. le chancelier, et un pour le roi très-chrétien et pour son cabinet qui est au Louvre[1][7] Je vous écris certes tout cela par anticipation ; je vous en reparlerai si nécessaire.

La reine mère, Anne d’Autriche, se porte ici très mal, en raison de son cancer du sein ; res ejus devenit ad triarios[2][8] pour ne pas dire pis. [9] Hormis des soins palliatifs, [10] nos médecins n’ont rien voulu tenter ni entreprendre ; voici son traitement remis et, pour ainsi dire, abandonné aux empiriques, [11] et aux prêtres, [12] qui mordent à tout et ne réussissent à rien. Les douleurs de la partie affectée sont très aiguës et très rudes, les évanouissements fréquents, l’épuisement du corps patent, les nuits sans sommeil, etc. Voilà bien les marches qui conduisent au repos éternel ; s’il est vrai que les princes y trouvent le repos, quand ils ne l’ont presque jamais connu ici-bas. On prépare à Lyon sur la Saône une nouvelle édition des Opera omnia de Daniel Sennert, [13] qui contiendra pour la première fois des Epistolæ Medicinales Sennerti et Döringii[3][14] Je vous envoie notre Hollierus[15] j’espère qu’il vous plaira ; du moins contient-il beaucoup de bonnes choses. Avec l’Hollierus et le privilège royal, vous trouverez ce que j’y ai joint pour notre ami Sebastian Scheffer, [4][16] docteur en médecine, que je salue très obligeamment, tout comme le vénérable vieillard qu’est son très distingué père. [17] Vale, très éminent Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 4e de mars 1665.

Vôtre de tout cœur, G.P. [5][18]


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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