L. latine 410.  >
À Johann Paul Felwinger,
le 4 novembre 1666

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Paul Felwinger, le 4 novembre 1666

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1444

(Consulté le 29/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 210 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Felwinger, professeur de philosophie, à Altdorf.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Par l’intermédiaire de notre ami, l’excellent M. Volckamer, [2] j’ai reçu deux livres de votre part. Je vais remettre le premier, qui est relié et prêt à lire, à l’éminent Philippe Labbe, [3] prêtre de la Société de Jésus, puis vous ferai parvenir son jugement. Dans le second, savoir vos Dissertationes politicæ, je trouve quantité de très bonnes choses ; ce livre était certainement digne d’être dédié à quelque grand qui comprît la noblesse et le prix d’un si bel ouvrage, et même qui récompensât l’auteur bien méritant pour la valeur de son travail. Pour votre livre théologique adversus Photinianismum[4] vous avez sagement fait de ne pas le dédicacer à celui que vous aviez désigné, [5] car il a autre chose en tête et ne prête pas d’intérêt à ce sujet ; pour lui, Musæ sunt mulæ car elles sont stériles ; [1][6] à tel point qu’il laisse les savants souffrir atrocement du froid et de la faim. Gardez-vous de croire qu’il en soit autrement : beaucoup cherchent la renommée, sans pourtant vouloir dépenser un sou pour l’obtenir ; mais vous avez entendu dire le contraire, je sais et comprends fort bien ce que vous voudriez ; cependant, Credite me vobis folium recitare Sibyllæ[2][7][8] et il n’y a guère de faveur à attendre d’elle. Comme a dit notre Passerat, [9] pulchre pendebunt qui ab ea transenna turdi lumbricum petent[3][10] Je n’ai rien d’autre à dire là-dessus, à moins que ne s’en offre une autre occasion ; car, comme vous savez fort bien, quantité d’entre nous s’acharnent à une telle chasse, sans pourtant rien en rapporter, et je pense qu’ils n’en rapporteront jamais rien, tant sont grandes et la stupidité de notre siècle, et l’insouciance et l’indifférence des grands à l’égard des savants. Verum, dii meliora ! [4] Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, ce 4e de novembre 1666.

Vôtre de tout cœur, G.P.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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