L. latine 453.  >
À Johann Georg Volckamer,
le 6 juillet 1668

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 6 juillet 1668

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1485

(Consulté le 29/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 223 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Georg Volckamer, docteur en médecine à Nuremberg.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je vous écris pour plusieurs raisons : tout d’abord, pour vous faire savoir que, par la singulière grâce de Dieu, je vis sain et sauf, et votre entier dévoué en toutes choses, c’est-à-dire dans le parfait souvenir de tous les bienfaits que j’ai reçus de vous, dont jamais je ne serai ingrat tant que je vivrai ; bien que je ne vous en aie pas rendu la pareille, j’ai l’esprit tout occupé à y parvenir. Ensuite, sachez bien qu’aucun succès n’est venu de tout ce qu’on vante sottement et stupidement chez vous sur la transfusion de sang telle qu’on la pratique ici ; [2] et que jamais cela ne réussira, car ce sont des expériences ridicules et impossibles. [Ms BIU Santé no 2007, fo 224 ro | LAT | IMG] Tout ce dessein de fortifier les malades et d’accroître leur robustesse à l’aide de ce remède est le doux délire d’un esprit inventif et oiseux, entiché de sornettes et se tourmentant en vain, sous ombre de flatteuse innovation, ut faciat rem, si non rem, quocumquomodo rem[1][3][4] Nous avons enfin obtenu la paix entre les Anglais, les Hollandais, les Suédois, les Allemands et les Espagnols. [5] Dieu fasse qu’elle dure longtemps et sans aucun piège, et que ces nouveaux adeptes de Machiavel [6] ne l’entravent ni ne la troublent ! J’entends ces gens qui trompent les grands au nom de la piété, pour accroître leur fortune personnelle, tout comme ceux que, dans son Dialogus de Jure regni apud Scotos, George Buchanan appelle finement nebulones sericati[2][7] Je vous remercie tout particulièrement pour votre amour et votre bienveillance à mon égard et à celui de mon cher Carolus ; [8] je vous prie instamment de continuer à l’aimer en tant qu’excellent et savant jeune homme. Je salue tous nos amis, mais en particulier M. Richter [9] et M. Fabricius, [10] docteur en médecine dont le fils m’a fait parvenir une disputatio medica de Medicina universali, publiée à Venise en 1666 ; [3][11] il se nomme Septimus Andreas Fabricius, [12] on me dit qu’il séjourne à Vienne ; j’ai reçu de sa part six thèses en cadeau, par l’intermédiaire de Madame Le Rebours, de Paris. [4][13] Mais dites, s’il vous plaît, quand et où mourut un homme jadis fort renommé parmi les chimistes, [14] Osvaldus Crollius, [15] auteur de la Basilica Chymica : est-ce à Prague ? Exerça-t-il jamais la médecine ? Que savez-vous d’Andreas Libavius qui, dit-on, n’a jamais approché de malades ni palpé le pouls à personne ? [16] Mais j’en termine enfin, vive et vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 6e de juillet 1668.

G.P.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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