Médecin de Lyon (Henricus Grassus, Lausanne 1594-Lyon 1664), [1] né de parents lyonnais huguenots qui s’étaient exilés en Suisse (v. notes [23], lettre 295, et [7], lettre 608). Après des études à Saumur puis à Bâle (sous Felix Platter et Caspar Bauhin), il partit en 1615 à Montpellier pour y continuer ses études de médecine, suivant les cours de Varanda et de Ranchin, et y obtenir son doctorat en 1619. Guy Patin a signalé une thèse qu’il soutint à Bâle en 1615, sous la présidence d’Emmanuel Stupan (v. note [23], lettre 295, avec quelques détails complémentaires sur la famille Gras). En 1620, Gras se faisait agréger au Collège des médecins de Lyon et devenait quelques années plus tard médecin de Turenne, qu’il accompagna en Allemagne. En 1657, Gras fut nommé vice-doyen du Collège. Bibliophile zélé, il constitua une riche collection de livres et de manuscrits, signalée par le P. Jacob dans son Traité des plus belles bibliothèques (v. note [5], lettre 108). Il édita les œuvres de Jean Varanda (Opera omnia, Lyon, C. Fourmy, 1658, in‑f^o), de François Ranchin (Opuscula medica, Lyon, P. Ravaud, 1627, in‑4^o), et le De tumoribus præter naturam [Des tumeurs contre nature] de Jean et Antoine Saporta (Lyon, 1624, in‑12).

Gras était beau-frère de Mathieu Spon, frère de Charles et époux de Clermonde Gras. Guy Patin l’estimait beaucoup et l’a dépeint comme grand amateur d’écrits antijésuitiques. Notre édition contient trois lettres qu’il a écrites à Gras, datées du 24 septembre 1648, et des 4 juin et 18 juin 1649.